Guerre en Ukraine: au moins 16 morts dans une attaque russe sur Kiev, Zelensky dénonce un "spectacle meurtrier"

Des pompiers en intervention sur un bâtiment résidentiel après une attaque mortelle de missiles et de drones russes à Kiev (Ukraine) le 31 juillet 2025. - DANYLO ANTONIUK / ANADOLU / Anadolu via AFP
Une attaque de missiles et de drones russes sur Kiev a fait au moins 16 morts et plus de 150 blessés ce jeudi 31 juillet à l'aube, à quelques heures d'un vote crucial au Parlement ukrainien sur un projet de loi anticorruption.
"Cette nuit, l'ennemi a attaqué la capitale avec des missiles et des drones", a écrit sur Telegram le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko, dénonçant "un nouveau crime de guerre".
"L'un des missiles a touché un immeuble résidentiel: une partie entière a été détruite", a-t-il ajouté, précisant que deux survivants avaient pu être extraits des décombres.
"Il est temps de mettre la pression maximum sur Moscou"
Le président Volodymyr Zelensky a pour sa part dénoncé un "spectacle meurtrier" après ces nouvelles frappes russes sur la capitale ukrainienne. "Une ampleur inimaginable de terreur et de brutalité", a précisé le dirigeant ukrainien ce jeudi soir.
Cette attaque qui a visé un total de 27 endroits de la capitale a fait au moins 16 morts et 150 blessés, dont seize enfants. "À ce jour, l'attaque terroriste russe contre Kiev a fait 16 morts, dont deux enfants et un policier. Plus de 150 blessés ont été recensés, dont seize enfants et six policiers", précise Volodymyr Zelensky sur ses réseaux sociaux.
"Il est temps de mettre la pression maximum sur Moscou", a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne à la suite de cette attaque meurtrière.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui qualifié ces dernières frappes russes de "nouveau spectacle meurtrier". "Aujourd'hui, le monde a vu une fois de plus la réponse de la Russie à notre désir de paix, partagé avec l'Amérique et l'Europe."
"C'est pourquoi la paix sans la force est impossible", a-t-il déclaré sur les médias sociaux.
Une loi critiquée anticorruption
Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a pour sa part indiqué que le souffle des explosions avait fait voler en éclat les vitres de l'unité pédiatrique d'un hôpital, sans faire de blessé.
Cette nouvelle vague de frappes nocturnes contre la capitale est intervenue à quelques heures d'un vote crucial au Parlement pour revenir sur une loi très critiquée révoquant l'indépendance d'instances de lutte contre la corruption.
Cette loi votée le 22 juillet prévoyait de placer l'agence nationale anticorruption (le NABU) et le parquet spécialisé anticorruption (le SAP) directement sous la tutelle du procureur général, lui-même nommé par le chef de l'État.
Décriée par la société civile et l'Union européenne, la loi ainsi adoptée avait provoqué les premières manifestations d'ampleur en Ukraine depuis le début de l'invasion russe en 2022 - des centaines de personnes étaient encore rassemblées mercredi soir à Kiev, peu avant les bombardements.
L'ultimatum de Donald Trump plane toujours
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a finalement proposé un nouveau projet de loi rétablissant l'indépendance des agences concernées, que les élus doivent examiner jeudi.
Les forces russes ont multiplié les attaques meurtrières en Ukraine ces derniers jours, au moment où le président américain Donald Trump a donné dix jours à compter de mardi à son homologue russe Vladimir Poutine pour mettre un terme au conflit sous peine de sanctions.
Mardi, trois soldats ukrainiens avaient été tués et 18 blessés par une frappe russe contre un camp d'entraînement militaire.
Au cours de la nuit précédente, au moins 25 civils dont une femme enceinte et une quizaine de personnes détenues dans une colonie pénitentiaire de la région de Zaporijjia (sud), avaient perdu la vie dans des bombardements russes.