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Ukraine

"Catastrophique": des soldats ukrainiens racontent leur retraite de la région russe de Koursk

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Plusieurs soldats ukrainiens engagés dans la région russe de Koursk, d'où l'armée de Kiev se retire après l'avoir en partie contrôlée depuis août, témoignent de "scènes de film d'horreur" observées depuis que Moscou a repris l'avantage de la zone.

La contre-offensive russe expose les troupes ukrainiennes. Engagés dans la région russe de Koursk, d'où l'armée de Kiev se retire peu à peu après l'avoir en partie contrôlée depuis août, plusieurs soldats ont témoigné auprès de la BBC. Ils racontent un repli "catastrophique", alors que Moscou a repris l'avantage dans la zone récemment.

"Il y a quelques jours, nous avons reçu l'ordre de quitter les lignes de défense dans une retraite organisée", raconte l'un d'eux, précisant que la Russie avait rassemblé une force importante pour reprendre la ville-clé de Soudja, "y compris un grand nombre de soldats nord-coréens".

Ce week-end, l'état-major des forces ukrainiennes a diffusé des cartes montrant que cette principale prise dans ce secteur frontalier n'était plus entre leurs mains. "L'ennemi a détruit des dizaines d'unités d'équipement" et les épaves ont "créé des embouteillages sur les voies d'approvisionnement", poursuit le militaire.

"La logistique ne fonctionne plus: les livraisons organisées d'armes, de munitions, de nourriture et d'eau ne sont plus possibles. Nous avons failli mourir plusieurs fois", confirme un autre, qui a réussi à quitter Soudja de nuit à pied. Les Russes ont tenté de couper la route principale, selon la BBC.

Une situation "très difficile", selon Zelensky

"Toute la zone est sous le feu de l'ennemi avec des drones (déployés) 24 heures sur 24", expliquait un troisième homme au média britannique, le 9 mars dernier. Selon lui, un sentiment de "panique et d'effondrement" prédomine désormais à Soudja, où il n'est plus possible de circuler en sécurité.

"Tout est fini dans la région de Koursk, l'opération a été un échec", résume un dernier Ukrainien, résigné face à ces "scènes de film d'horreur".

Sur place, les civils déplorent la situation. "C'était l'horreur partout", raconte Raisa, 78 ans, tout juste évacuée de Soudja vers un complexe sportif reconverti en centre d'hébergement à Fatej, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Koursk.

"Je ne comprends pas à quoi sert cette guerre. Nous attendons vraiment la paix", déplore de son côté Ekaterina, évacuée avec sa famille du village de Martynovka. Nous sommes tristes pour les soldats russes et ukrainiens, pour tout le monde en général", poursuit sa mère.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé ce vendredi les soldats ukrainiens y combattant à déposer les armes, après un appel de Donald Trump à "épargner la vie" des militaires sur le front.

De son côté, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu une situation "très difficile" pour ses soldats dans la région de Koursk, tout en démentant tout risque d'encerclement dans cette zone. Les autorités ukrainiennes ont ordonné ce jeudi l'évacuation de huit localités près de la région.

Gabriel Joly