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Ukraine

25 morts dont quatre enfants, bâtiment de l'UE touché... Ce que l'on sait sur les frappes russes sur Kiev

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De nouveaux bombardements russes sur la capitale ukrainienne ont fait au moins 25 morts dans la nuit de mercredi à jeudi. La Russie a tiré près de 600 drones sur l'Ukraine cette nuit-là.

La Russie continue de cibler les civils ukrainiens. Des centaines de missiles et de drones russes se sont abattus dans la nuit de mercredi à ce jeudi 28 août sur des quartiers résidentiels de Kiev, faisant au moins 25 morts. Cette nouvelle attaque massive montre selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, que la Russie "préfère les missiles balistiques plutôt que la table des négociations".

· Au moins 25 morts dont quatre enfants

La Russie a tiré 598 drones et 31 missiles balistiques et de croisière sur l'Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé l'armée de l'air ukrainienne. Selon les données préliminaires, 563 drones de combat et drones leurres ainsi que 26 missiles ont été abattus ou brouillés.

Selon l'administration militaire de Kiev, l'attaque a été menée à la fois à l'aide de drones et de missiles balistiques, de croisière et hypersoniques. La capitale ukrainienne a été frappée à plus de 20 endroits.

"À l'heure actuelle, nous savons que 25 personnes ont été tuées, dont quatre enfants, et que des dizaines d'autres ont été blessées", a écrit vendredi Volodymyr Zelensky sur le réseau social X.

"La plus jeune fille avait trois ans", a précisé le maire de Kiev Vitali Klitschko à BFMTV.

L'attaque a creusé un cratère de cinq étages dans un immeuble d'habitation, coupant le bâtiment en deux, selon des images publiées par le président Zelensky. Les fenêtres des immeubles d'habitation et des petites entreprises ont été soufflées. Des matelas pendaient sur des balcons éventrés par les frappes.

"C'est un quartier populaire (qui a été touché, NDLR). C'est monsieur et madame tout le monde qui habitent ici, c'est ces gens-là qui sont frappés dans leur sommeil sans avoir le temps de se mettre à l'abri", a dénoncé sur BFMTV Gaël Veyssière, ambassadeur de France en Ukraine.

· Des locaux de l'UE et du Royaume-Uni touchés

Le bâtiment de la mission de l'Union européenne a été endommagé lors des frappes russes sur Kiev, a annoncé le président du Conseil européen, Antonio Costa, se disant "horrifié" par "l'agression russe qui ne fait que renforcer notre détermination à soutenir l'Ukraine et son peuple".

"Mes pensées vont aux victimes ukrainiennes ainsi qu'au personnel de la délégation de l'UE en Ukraine dont le bâtiment a été endommagé lors de cette frappe délibérée russe", a-t-il encore écrit sur X.

"Cela doit cesser : nous allons accentuer la pression pour mettre fin à ce massacre", a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en publiant d'autres images des locaux européens.

"À l'intérieur du bâtiment de l'Union européenne, à cause de l'effet de souffle, il y a des dégâts (...) mais fort heureusement il n'y a pas de victime", précise l'ambassadeur de France en Ukraine Gaël Veyssière sur BFMTV.

Non loin de là, le bureau du British Council, une institution culturelle britannique, a aussi été "gravement endommagé" et sera "fermé au public jusqu'à nouvel ordre", a annoncé l'organisation britannique sur son compte Facebook.

· L'Ukraine attend une "réaction"

Volodymyr Zelensky a déploré sur ses réseaux sociaux "une autre attaque massive de nos villes". "Encore des meurtres", a écrit le président ukrainien sur Telegram. "La Russie n'a aucun intérêt pour la diplomatie. Elle choisit de continuer de tuer plutôt que de mettre fin à la guerre", lancée il y a trois ans et demi par l'invasion russe de l'Ukraine.

L'Ukraine attend une "réaction" de la part du monde entier et notamment de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou, a ajouté son président, appelant les alliés de la Russie, tels la Chine ou la Hongrie, membre de l'Union européenne, à adopter des positions fermes.

· Emmanuel Macron dénonce la "barbarie" russe, les dirigeants européens choqués

L'attaque russe a provoqué de vives réactions parmi les dirigeants européens. "629 missiles et drones en une nuit sur l’Ukraine : voilà la volonté de paix de la Russie. Terreur et barbarie", a dénoncé Emmanuel Macron dans un message publié sur X.

"Poutine tue des enfants et des civils et sabote les espoirs de paix", a déclaré sur le même réseau social le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Pour le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, "chaque agression russe dans cette guerre injuste est un nouveau coup porté à la paix. L’attaque contre une mission diplomatique constitue une nouvelle violation flagrante du droit international."

"Alors que le monde cherche une voie vers la paix, la Russie répond avec des missiles. L’attaque nocturne contre Kyiv témoigne d’un choix délibéré d’escalade et de moquerie des efforts de paix", a également réagi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Kiev, loin du front et dotée d'importantes défenses antiaériennes, a été longtemps relativement préservée des attaques aériennes en comparaison à d'autres parties du pays. Mais la capitale a été la cible de frappes meurtrières ces derniers mois. Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts à Kiev, l'une des attaques les plus meurtrières dans la ville depuis le début de l'invasion russe. Ces frappes avaient poussé le président américain Donald Trump à accroître la pression sur Moscou. Il avait ensuite rencontré Vladimir Poutine en Alaska le 15 août, lors d'un sommet qui n'a finalement donné lieu à aucune avancée vers la paix.

François Blanchard