Genève: menace terroriste "précise", au moins quatre personnes recherchées

Les autorités parlent d'une menace terroriste "précise". La police suisse recherche toujours ce vendredi au moins quatre personnes liées à la mouvance jihadiste à Genève, où la sécurité a été renforcée en réponse à une "menace terroriste", moins d'un mois après les attentats de Paris.
Quatre hommes liés à Daesh recherchés
Le procureur général de la Confédération a annoncé dans un communiqué avoir ouvert mercredi une enquête pénale "sur la base d'une menace terroriste dans la région de Genève". "Le but principal est d'empêcher un événement terroriste", a expliqué le procureur. D'après le Département de la sécurité, le pays est passé d'une "menace floue à une menace précise".
Quatre hommes liés au groupe jihadiste Daesh sont recherchés, a indiqué un vétéran des gardes de l'ONU. Les noms de quatre hommes considérés comme des sympathisants de Daesh figurent dans une note de la police genevoise que les journalistes de la Tribune de Genève ont pu consulter.
Le journal Le Matin publie une photo de quatre jeunes hommes, assis, barbus, le doigt en l'air à la façon des combattants de Daesh. Leur visage est flouté.
Des renseignements communiqués par la CIA
Il y est également fait mention de trois villes particulièrement menacées actuellement: Genève, Toronto et Chicago. La police indique aussi qu'ils sont "armés et dangereux", selon Le Matin. Ces informations auraient été transmises par les renseignements américains aux autorités suisses.
Le journal La Tribune de Genève affirme par ailleurs qu'en plus de ces quatre suspects, deux autres personnes sont également recherchées, entrées en territoire suisse avec un véhicule utilitaire immatriculé en Belgique dans la nuit de mardi à mercredi.
Une des personnes qui se trouvait dans la camionnette repérée par la police le 8 décembre est fichée comme étant un ami de Salah Abdeslam, l'un des suspects clé des attentats de Paris, toujours en fuite, affirme le journal Le Temps. Les deux occupants de ce véhicule avaient notamment été signalés par les Français en raison de forts soupçons de radicalisation. Ils avaient réussi à prendre la fuite et à quitter la Suisse. Mais ils n'auraient pas de lien direct avec les quatre personnes recherchées.
Alerte aux Nations unies
Les Nations unies ont leur siège européen à Genève, qui fait l'objet jeudi d'une surveillance renforcée avec de nombreux gardes armés de fusils automatiques, une mesure tout à fait inhabituelle. "L'alerte a été lancée mercredi soir à 20 heures. Après avoir rassemblé des renforts, nous avons fouillé le bâtiment dans la soirée et demandé à ceux qui y travaillaient encore de l'évacuer", a expliqué le garde de l'ONU.
Le Palais des Nations accueille en journée plusieurs milliers de fonctionnaires internationaux, et environ 400 gardes des Nations unies sont chargés de sa protection. Une réunion sur la Syrie entre émissaire de l'ONU, vice-ministres américain et russe, prévue vendredi ne se tiendra pas au siège de l'ONU mais dans un lieu secret et aucune couverture médiatique n'aura lieu, ont annoncé jeudi les Nations Unies.
A Genève et sa région, des forces de police supplémentaires ont été déployées et le niveau d'alerte relevé, précise le Département de la sécurité dans un communiqué.
Contrôles renforcés à la frontière française
Après les attentats jihadistes de Paris du 13 novembre qui ont fait 130 morts et l'instauration de l'état d'urgence en France, les très nombreux points de passage entre la France et la Suisse dans la région de Genève donnent lieu à des contrôles renforcés, les forces de sécurité suisses et françaises coopérant dans cette mission.