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Pays-Bas: les euthanasies en forte hausse, les autorités appellent à la "grande prudence"

Les mains d'une femme âgée

Les mains d'une femme âgée - OLIVIER LABAN-MATTEI

Le nombre d'euthanasie aux Pays-Bas est passé de 9.068 en 2023 à 9.958 en 2024, soit une hausse de 10%. Un chiffre qui inquiète les autorités sanitaires qui appellent les médecins à une "grande prudence".

C'est une hausse conséquente qui ne passe pas inaperçu aux yeux des autorités néerlandaises. Le nombre de personnes mortes par euthanasie a augmenté de 10% aux Pays-Bas en 2024, selon des données communiquées par les comités régionaux d'examen de l'euthanasie du pays. Selon ces derniers, 9.958 personnes sont mortes par euthanasie en 2024 contre 9.068 en 2023.

Résultat, l'organisme de surveillance officiel a demandé aux médecins de faire preuve d'une "grande prudence", notamment dans les cas de maladie psychiatrique.

Au moins six cas dans le collimateur

"Le médecin doit toujours faire appel à une expertise psychiatrique pour ces patients", rappellent les autorités sanitaires dans un communiqué, estimant que "l'objectif est que le médecin soit bien informé et puisse réfléchir de manière critique à ses propres convictions".

Parmi les euthanasies pratiquées aux Pays-Bas en 2024, six cas sont dans le viseur des autorités néerlandaises. "Deux de ces cas impliquaient un défaut de consultation d’un spécialiste. Dans les trois autres rapports, la Directive relative à la pratique de l’euthanasie n’avait pas été respectée en cas de procédure compliquée", détaillent les comités régionaux d'examen de l'euthanasie.

Cette pratique est légale depuis 2002 aux Pays-Bas seulement si plusieurs conditions sont remplies. Un médecin peut pratiquer une euthanasie si une personne en a formulé librement la demande et de façon réfléchie et constante dans le temps. Il faut aussi qu'il n'y ait aucune perspective d'améliorations sanitaires et si les souffrances sont jugées insupportables. La décision d'euthanasier est ensuite étudiée par une commission qui vérifie son déroulement.

En avril 2024, une Néerlandaise de 28 ans avait témoigné chez nos confrères de The Free Press de "sa dépression" en déclarant que "si ça ne s'améliore pas, je ne peux plus vivre". Elle expliquait alors "avoir été entravée par sa dépression, son autisme et son trouble de la personnalité borderline". Sa demande d'euthanasie avait été acceptée quelques semaines plus tard.

En France, le gouvernement de François Bayrou a assuré fin janvier qu'il n'est "pas question d'abandonner" le sujet de la fin de vie. "Ce sujet sera à l'agenda le plus vite possible (...). Mais il est question de libertés individuelles, du vote du Parlement sur des sujets qui sont des sujets distincts", avait alors expliqué la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. En mars 2024, Emmanuel Macron avait dévoilé son "modèle français de la fin de vie", c'est-à-dire une "aide à mourir" pour certains patients majeurs selon des "conditions strictes", de recevoir une "substance létale".

Matthieu Heyman