Merkel-Hollande, l'union affichée pour les 50 ans du Traité de l'Elysée

François Hollande et Angel Merkel à leur arrivée à Ludwigsburg, samedi 22 septembre 2012 - -
Après le couple mythique Mitterrand-Kohl, le couple obligé Chirac- Schröder et le couple pragmatique Sarkozy-Merkel, c'est un couple qui se cherche encore qui célèbre mardi les 50 ans du Traité de l'Elysée scellant l'amitié franco-allemande.
A la veille de ce rendez-vous incontournable pour les deux pays, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont rivalisé d'amabilités et minimisé leurs différents sur le Mali et les questions économiques.
Détendus et souriants, les deux dirigeants ont mis l'accent sur ce qui les rapprochaient, devant quelque 200 jeunes français et allemands, réunis lors d'un débat d'une heure et demie retransmis par la chaîne de télévision Arte, avant de se retrouver pour un dîner de travail, à l'abri des micros.
Le Mali en toile de fond
Les deux dirigeants se sont appliqués à louer les vertus de l'amitié franco-allemande dont les fondations ont été posées il y a 50 ans par le Traité de l'Elysée, alors qu'ils n'avaient, ont-ils souligné, que huit ans tous les deux.
La chancelière n'a pas exclu d'aider davantage la France dans son opération militaire au Mali contre les islamistes armés, promettant d'évaluer à chaque étape les possibilités de son pays et "de ne pas laisser tomber" son partenaire.
Pour l'instant, la participation allemande est plutôt discrète, Berlin s'étant contenté d'envoyer deux avions et de promettre des instructeurs pour former les troupes africaines, ainsi qu'une aide humanitaire.
"L'Allemagne n'a pas une grande expérience en Afrique", contrairement à la France, a-t-elle souligné, ajoutant que son pays avait encore des soldats en Afghanistan, pays dont la France a retiré ses troupes combattantes.
"Rattraper l'Allemagne"
Quant à François Hollande, il s'est félicité du "soutien immédiat" de l'Allemagne et de l'Europe pour l'opération française au Mali. Même s'il a regretté que l'Europe de la Défense progressait "trop lentement", obtenant l'assentiment d'Angela Merkel sur ce point.
Alors que de nombreuses voix en Allemagne, première puissance économique européenne et première contributrice aux fonds de secours de la zone euro, se sont inquiétées d'un décrochage économique de la France par rapport à sa voisine, François Hollande a convenu que son pays avait "un problème de compétitivité".
"L'Allemagne a fait des efforts" tandis que la France "a perdu du temps", a-t-il constaté, en soulignant qu'il fallait désormais "rattraper l'Allemagne".
Mardi, les deux pays fêteront leur amitié avec faste, avec la réunion des deux gouvernements en conseil des ministres à la chancellerie, puis celle des députés du Bundestag et de l'Assemblée nationale au Reichstag, tandis que le Sénat français et le Bundesrat en feront autant.
La journée se terminera par un concert à la Philharmonie de Berlin, avec un morceau allemand du compositeur Beethoven et l'un français, de Camille Saint-Saëns.