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Inondations en Espagne: une responsable du gouvernement de Valence ne connaissait pas le système d'alerte

Opération de déblayage après les inondations meurtrières à Alfafar, en Espagne, le 2 novembre 2024

Opération de déblayage après les inondations meurtrières à Alfafar, en Espagne, le 2 novembre 2024 - Manaure QUINTERO - AFP

Salomé Pradas, chargée de la gestion des urgences, n'était pas au courant de l'existence du système ES-Alert, qui permet aux autorités d'envoyer des messages d'alerte à la population.

Dix jours après les inondations meurtrières en Espagne, toutes les critiques se concentrent sur l'exécutif. Jeudi 7 novembre, Salomé Pradas, membre du Parti populaire espagnol et ministre de la Justice et de l'Intérieur de la Généralité valencienne, a assuré ne pas connaître le système ES-Alert, qui permet au gouvernement d'envoyer des messages d'alerte à la population.

C'est elle qui est chargée de la gestion des urgences dans la région, dévastée par les intempéries le 29 octobre dernier. Le ES-Alert aurait-il permis d'éviter un tel désastre, les inondations ayant fait au moins 223 morts et des dizaines de disparus, toujours recherchés par les secours?

Le soir du 29 octobre, l'alerte aurait finalement été donnée vers 20 heures, alors que certaines zones étaient déjà inondées, rapporte la presse espagnole, dont le journal Heraldo. Autre problème, ce système avait déjà prouvé son utilité lors de précédentes utilisations, comme l'explique le média El Pais. Le ES-Alert avait d'ailleurs été présenté au public en octobre 2022.

Appel à la démission et vives critiques

Alors que la situation se dégradait, elle raconte à la télévision publique valencienne que "c'est à ce moment-là qu'un technicien nous informe qu'il existe un mécanisme appelé Es-Alert , qui n'est pas réglementé pour l'instant et ne figure pas dans nos plans régionaux, qui est encore un projet qui est en cours d'approbation au comité national de protection civile."

Mais depuis la semaine dernière, les critiques pleuvent sur le gouvernement et sa gestion de la crise. Le Parti socialiste local a d'ailleurs demandé la démission des autorités de la région valencienne, les accusant - et notamment Salomé Pradas pour sa méconnaissance du système d'alerte - de "négligence".

Chahuté et traîté d'"assassin" lors d'une visite à Paiporta, ville près de Valence durement touchée par les inondations, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a dévoilé mardi 5 novembre un plan d'aide de 10,6 milliards d'euros pour les dizaines de milliers d'habitants et entreprises sinistrés du sud-est du pays.

Lucie Valais Journaliste BFMTV