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Espagne

Barcenas: Rajoy s'est "trompé", l'opposition demande son départ

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy - -

Le nom du chef du gouvernement espagnol est mêlé à une affaire de corruption qui frappe son parti politique. L'opposition demande son départ mais Mariano Rajoy continue de tenir bon.

Une erreur lourde de conséquences. Le chef du gouvernement de droite espagnol, Mariano Rajoy, a assuré jeudi qu'il "s'est trompé" en faisant confiance à l'ex-trésorier de son parti, Luis Barcenas, à l'origine du scandale de corruption où son nom est apparu. L'opposition n'est pas convaincue et demande toujours sa demission.

"Je me présente devant les députés pour fournir les clarifications nécessaires sur la situation que nous vivons", a affirmé Mariano Rajoy devant la Chambre basse du Parlement, ajoutant qu'il entendait démentir les "mensonges et manipulations" le concernant, et excluant de quitter son poste.

"Monsieur Rajoy, vous n'avez pas dit la vérité aux Espagnols. Vous portez préjudice à l'Espagne. Pour cela, je vous demande aujourd'hui de partir", lui a rétorqué le chef du Parti socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba.

La justice a découvert notamment que Luis Barcenas, grand argentier du parti Populaire, avait détenu deux comptes en Suisse dotés au total de 47 millions d'euros.

Rajoy admet des "rémunérations complémentaires"

"Je me suis trompé en faisant confiance à quelqu'un qui ne le méritait pas", avait expliqué peu avant Mariano Rajoy, citant le nom de Luis Barcenas. Ce dernier aurait versé de l'argent au noir à plusieurs de ses dirigeants, dont le chef du gouvernement lui-même.

Car le Premier ministre a reconnu que le parti avait versé des "rémunérations complémentaires" à certains de ses dirigeants "pour leur travail". Ces sommes "ont été payées pour un travail, légalement, et ont été inclues dans la comptabilité. Déclarer ces revenus au fisc est une responsabilité individuelle", a-t-il martelé, ciblant sans ambages Barcenas.

L'exercice était délicat pour le chef du gouvernement qui, malgré sa confortable majorité absolue, se retrouve en posture difficile, aux prises avec des soupçons de corruption qui, en pleine crise économique, ont entamé sa crédibilité.

S. A. avec AFP