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Bombes au phosphore, réunions à Bruxelles: la situation au 29ème jour du conflit ukrainien

Une jeune ukrainienne réfugiée dans une tente en Roumanie après avoir fui la guerre dans son pays en mars 2022

Une jeune ukrainienne réfugiée dans une tente en Roumanie après avoir fui la guerre dans son pays en mars 2022 - Armend NIMANI / AFP

L'Ukraine a tenté d'alerté les Occidentaux sur l'utilisation de bombes à phosphore blanc ces dernières heures, alors que plusieurs sommets d'envergure se sont tenus à Bruxelles.

Les Occidentaux veulent accentuer la pression sur la Russie avec pas moins de trois sommets organisés à Bruxelles ce jeudi: celui du G7, de l'Otan et un sommet européen. Alors que les bombardements se poursuivent en Ukraine, l'inquiétude monte sur place et à l'internationale quant à la possible utilisation d'armes chimiques par Moscou.

• Bombardement meurtriers à Lougansk et Kharkiv

Les frappes russes sur les grandes villes d'Ukraine continuent à un rythme élevé cette semaine. Ce jeudi matin, 4 personnes sont mortes près de Lougansk et 6 ont été blessées dans une frappe aérienne russe, selon le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï.

Plus au nord, à Kharkiv, deuxième ville du pays avec 1,5 million d'habitants avant la guerre, un bombardement a fait six morts et 15 blessés parmi la population civile. Le gouverneur de la région a dénoncé sur Telegram un nouveau "crime des occupants russes".

• La moitié des enfants ukrainiens déplacés

Depuis le début de l'offensive russe, plus de la moitié des enfants ukrainiens ont dû quitter leur foyer pour fuir les combats et l'insécurité, d'après des chiffres fournis par l'Unicef ce jeudi. L'agence des Nations unies a ainsi expliqué que 4,3 millions d'entre eux ont été déplacés, sur les 7,5 millions d'enfants environ présents dans le pays avant le conflit.

Quelque 1,8 million d'enfants ont ainsi traversé la frontière pour se réfugier dans les pays voisins et 2,5 millions sont déplacés à l'intérieur de l'Ukraine. "La guerre a provoqué l'un des déplacements d'enfants à grande échelle les plus rapides depuis la Seconde Guerre mondiale", a souligné la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell.

Le président ukrainien a accusé la Russie d'utiliser des "bombes au phosphore" en Ukraine lorsn d'un message vidéo publié sur son compte Telegram, peu avant le début du sommet de l'Otan à Bruxelles. Cette accusation avait déjà été formulée par l'ambassadeur d'Ukraine en France sur BFMTV ce mercredi, ainsi que par le maire d'Irpin.

Invité sur notre antenne, le porte-parole de l'ambassade de Russie en France, Alexander Makogonov, a démenti formellement. "C'est complètement faux, l'armée russe ne peut pas utiliser ce genre d'armes interdit par l'ONU. Ce n'est pas notre méthode", a-t-il déclaré.

• Macron veut poursuivre les sanctions sans devenir cobelligérant

Les Occidentaux sur une ligne de crête. À Bruxelles pour les trois sommets internationaux, Emmanuel Macron s'est exprimé sur les sanctions imposées à Moscou, et a ainsi estimé lors d'une conférence de presse que l'économie russe était "en défaut de paiement". En complément de cette pression imposée à Moscou, le président a assuré que l'Occident continuerait de soutenir l'Ukraine et de lui fournir des armes, tout en gardant une certaine distance. Il a par exemple exclu de livrer "des avions ou des chars" pour éviter de créer une "cobelligérance".

Concernant les agissements de la Russie en Ukraine, accusée de commettre des crimes de guerre, le président français a refusé de tracer une "ligne rouge" à ne pas franchir, comme l'utilisation d'armes chimiques. Il a expliqué préférer une "ambiguïté stratégique et la discrétion".

• Biden promet une réponse si Moscou utilise des armes chimiques

Présent à Bruxelles pour participer aux discussions internationales, Joe Biden s'est montré offensif contre la Russie. Il a ainsi expliqué qu'il était favorable à l'exclusion de la Russie du G20. Si cela n'est pas possible, il a également déclaré vouloir que l'Ukraine participe aux discussions du groupe.

Sur le dossier des armes chimiques, alors que les États-Unis répètent que la menace est "crédible", Joe Biden a promis une "réponse" de l'Otan si jamais la Russie venait à franchir ce pas.

Anthony Audureau avec AFP