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Régionale en Allemagne: nouveau revers pour Angela Merkel après le score des populistes

Un bureau de vote dans le land du Mecklenbourg-Poméranie en Allemagne, le 4 septembre 2016, pour les élections

Un bureau de vote dans le land du Mecklenbourg-Poméranie en Allemagne, le 4 septembre 2016, pour les élections - Bernd Wüstneck - dpa - AFP

Le parti populiste allemand se place en deuxième position en Mecklembourg-Poméranie, devant la CDU d'Angela Merkel, élue de la région. La chancelière allemande va devoir faire face à un nouveau revers contre sa politique migratoire.

Le parti anti-migrants allemand AfD est arrivé en deuxième position, avec environ 22% des voix, lors de l'élection régionale en Mecklembourg-Poméranie occidentale, devançant la CDU de la chancelière Angela Merkel, selon des résultats préliminaires.

Les sociaux-démocrates du SPD arrivent en tête avec envrion 30% des voix, soit cinq points de moins qu'en 2011. Le parti d'Angela Merkel, pourtant élue de la région, se classe donc troisième avec un peu plus de 19% des voix. 

Avec ce score, l'AfD devient la deuxième force régionale et siège désormais dans neuf des 16 parlements régionaux. Une victoire rapidement félicitée par Marine Le Pen sur Twitter, qui salue "ce qui était impossible hier". 

Vague de mécontentement

Si ses plus gros scores ont été enregistrés en ex-RDA communiste, moins prospère, l'AfD peut se targuer de bons résultats aussi à l'Ouest, comme ses 15% en mars dans le riche Bade-Wurtemberg.

Le parti a été fondé il y a trois ans par Bernd Lucke, un professeur d'économie de l'Université de Hambourg et a séduit les déçus des partis politiques établis dont la CDU. Il surfait alors sur la vague de mécontentement liée à la crise de l'euro.

Si l'AfD échoue en 2013 à entrer au Bundestag (chambre basse), il parvient à envoyer sept élus au Parlement européen en mai 2014 et entre dans cinq assemblées régionales.

Euroscepticisme et xénophobie

Mais l'AfD est tiraillé par la lutte interne opposant Bernd Lucke et Frauke Petry, incarnation d'une ligne plus nationale-conservatrice. Le congrès d'Essen, début juillet 2015, donne la victoire à Frauke Petry, et le parti entame son virage marqué à droite qui va encore s'accentuer avec la décision d'Angela Merkel en septembre 2015 d'ouvrir grand les portes du pays aux réfugiés.

Avec l'arrivée d'un million de demandeurs d'asile, Frauke Petry, quadragénaire au verbe sec et aux formules choc, capitalise sur une ligne anti-islam et anti-migrants. Elle a par exemple créé la polémique en suggérant que la police fasse "au besoin" usage d'armes à feu pour empêcher les migrants d'entrer en Allemagne.

Le parti rejette néanmoins le qualificatif d'extrême-droite, se définissant comme conservateurs ou "libéraux de droite".

Une croissance fulgurante

Le vice-chancelier, le social-démocrate Sigmar Gabriel, les compare lui aux nazis: "Tout ce qu'ils disent, je l'ai déjà entendu notamment de mon propre père, qui a été un nazi jusqu'à son dernier souffle".

Cette sortie avait pour cause une attaque, à quelques jours de l'Euro de foot, d'un haut responsable de l'AfD, Alexander Gauland, contre Jérôme Boateng, défenseur noir de l'équipe nationale. Selon lui, les Allemands "ne veulent pas l'avoir comme voisin".

La progression de l'AfD ne se dément cependant pas. Le principal sondage politique du pays, DeutschlandTrend, montre cet essor: 14% des intentions de vote en septembre 2016, contre 4% un an plus tôt.

A un an des législatives, les populistes peuvent espérer devenir la troisième force du pays, derrière la CDU et le SPD.

la rédaction avec AFP