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Allemagne

Plagiat : l’homme qui veut faire tomber Angela Merkel

Angela Merkel sera-t-elle la prochaine sur la liste des plagiaires ? En tout cas, un homme travaille sur sa thèse pour traquer la fraude.

Angela Merkel sera-t-elle la prochaine sur la liste des plagiaires ? En tout cas, un homme travaille sur sa thèse pour traquer la fraude. - -

La semaine dernière, la ministre allemande de l'Education a dû démissionner, accusée d'avoir plagié sa thèse. A l'origine de cette démission, un homme, payé pour traquer le plagiat dans les thèses des politiques. Et Angela Merkel pourrait bien être la prochaine...

En Allemagne, un homme gagne sa vie en chassant les fraudes universitaires. La semaine dernière, sa victime a été Annette Schavan, la ministre allemande de l’Education. Accusée d’avoir plagié en partie sa thèse, elle a été obligée de démissionner face au scandale. Aujourd’hui, Martin Heidingsfelder travaille sur la thèse de… la chancelière Angela Merkel. Et s’il arrive à prouver une fraude, on lui promet une somme à cinq chiffres.

Qui est "on" ? Ça, il refuse de le dire, rapporte le quotidien allemand Die Süddeutsche Zeitung. Mais ses clients viennent de tous les domaines : des médias, des politiques ou même de simples particuliers. Ses cibles du moment : les candidats aux élections fédérales ou régionales de 2013 qui portent le titre de docteur. Parmi eux, des responsables politiques, des ministres… Et la chancelière, candidate à sa succession.

"Les politiciens doivent être des modèles"

La liste complète est visible sur le site Politplag, qui accueille l'internaute par le message suivant: "les policiens doivent être des modèles, en particulier en ce qui concerne l'honnêteté. Malheureusement, ces dernières années, ils ont été nombreux à ne pas prendre la sincérité très au sérieux, alors qu'ils l'exigent des citoyens (...) Dans ce cas, autant ne pas se présenter à une élection, plutôt que de devoir démissionner."

En 2011, le très glamour ministre de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a été une "victime" de cette chasse au plagiat. Des activistes anonymes ont réussi à prouver que sa thèse était plagiée à 60% : il a été contraint à la démission.

Deux ans plus tard, la nouvelle cible s'appelle Annette Schavan. Sur son site SchavanPlag Wiki, Martin Heidingsfelder a révélé de nombreuses preuves contre la ministre. Les résultats ne se sont pas fait atendre : l'université de Düsseldorf a retiré son titre de docteur à Annette Schavan fin janvier et malgré son action en justice et le soutien de son amie Angela Merkel, la ministre de l'Education a dû démissionner.

La cible des spams

Ancien activiste anonyme, l’homme a révélé son identité en 2011, après l'affaire Guttenberg, "pour des raisons professionnelles", explique le quotidien Die Welt. La chasse au plagiat est devenue son fond de commerce : il facture une première analyse du travail universitaire 300 euros, et toute nouvelle journée de travail sur le sujet coûtera 500 euros.

Un modèle lucratif qui ne fait pas l'unanimité : Politplag a déjà été victime de plusieurs attaques informatiques, et est la cible privilégiée des spams. Le prix à payer pour la vérité ?