Allemagne: hausse des violences racistes en 2012

Alors que ce chiffre baissait depuis 2008, le ministère de l'Intérieur allemand comptabilise 802 délits violents à motivation raciste et six tentatives de meurtres en 2012.

Les agressions racistes ont progressé en Allemagne en 2012 malgré un léger recul des effectifs de la mouvance d'extrême droite, ont indiqué mardi les services de renseignement intérieur allemands (Verfassungsschutz/VS), lors de la présentation de leur rapport annuel mardi.

"Il y a une légère baisse du nombre de membres de la mouvance d'extrême droite, mais le nombre de personnes prêtes à faire usage de violence est très frappant, avec 43%", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich.

Le ministre a relevé une hausse du nombre d'agressions racistes l'année dernière alors que ce chiffre baissait depuis 2008. Au total, 802 délits violents à motivation raciste et six tentatives de meurtres ont été enregistrés en 2012.

22.150 membres de l'extrême droite

Environ 22.150 personnes sont considérées comme membres de l'extrême droite en Allemagne en 2012, un chiffre légèrement inférieur aux 22.400 personnes recensées dans le rapport 2011.

Il faut aussi comparer ce chiffre avec l'année 2000 où l'extrême droite allemande comptait 50.900 membres, a souligné le président du VS, Hans-Georg Maassen lors de la conférence de presse.

Le nombre élevé de membres enclins à faire usage de violence - environ 10.000 personnes - reste un point noir, a-t-il ajouté.

Dysfonctionnements des services de renseignement

Hans-Georg Maassen a toutefois souligné que les crimes racistes revendiqués par le groupuscule d'extrême droite "Clandestinité nationale-socialiste" (NSU), dont la dernière membre vivante, Beate Zschäpe, est actuellement jugée à Munich (sud) "sont globalement rejetés par la mouvance d'extrême droite".

"Il reste une petite frange au sein de l'extrême droite qui trouve cela bien et qui voit le terrorisme comme une forme d'action envisageable. Mais l'une des leçons de l'affaire de la NSU, c'est que même si une seule personne trouve que les crimes de la NSU doivent servir d'exemple, cette personne doit vraiment être gardée à l'oeil de près", a jugé le président du VS.

Le procès de Munich a mis en lumière de graves dysfonctionnements au sein de la police et des services de renseignements intérieurs qui ont permis au trio de vivre des années dans la clandestinité sans être inquiété.

S. A. avec AFP