Etats-Unis: un club de golf divisé au sujet de l'inscription de Barack Obama

Barack Obama golfe à Hawaï en décembre 2016. - NICHOLAS KAMM - AFP
Le Woodmont Country Club est une institution très prestigieuse de l’Etat du Maryland. Fondé en 1913 pour accueillir les loisirs d’individus issus de la communauté juive américaine, il propose à présent à des personnages triés sur le volet de pratiquer le golf. Le club facture 80.000 dollars pour une inscription et ponctionne ensuite 10.000 dollars chaque année aux adhérents. Aujourd’hui, une fièvre inédite s’empare de cette vénérable organisation: le Telegraph note que les membres du Woodmont Country Club se déchirent devant la perspective d’une inscription de Barack Obama, golfeur émérite qui a testé les greens de l’endroit plusieurs fois durant son mandat. Celui-ci envisage en effet d’y adhérer.
Plusieurs membres s’opposent officiellement à l’admission de celui qui sera alors l’ex-président des Etats-Unis. Ils ne souhaitent pas fréquenter un homme politique dont ils désapprouvent les positions récentes vis-à-vis d’Israël. Une pomme de discorde, en particulier, reste en travers de la gorge de ces golfeurs mécontents: fin décembre dernier, les Etats-Unis se sont abstenus alors que les Nations-Unies examinaient une résolution condamnant la colonisation israélienne en Palestine. Cette abstention a permis l’adoption du texte et a signé l’aboutissement des relations difficiles entre Barack Obama et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
"Une tempête qui pourrait détruire notre club"
Faith Goldstein, inscrit au club et l’un des premiers adversaires d’une arrivée de Barack Obama en son sein, a écrit la chose suivante, dans un mail relayé par le Washington Post: "Il a crée une situation dans le monde dans laquelle l’existence même d’Israël est affaiblie et possiblement menacée…Il n’est pas le bienvenu au Woodmont. Son adhésion soulèverait une tempête qui pourrait détruire notre club."
Un officiel d’une association juive de Washington adopte aussi cette optique explicitement: "Vous pouvez imaginer ma colère si je me retrouvais à avoir payé 80.000 dollars pour devoir regarder ce type qui a fait plus de tort à Israël que n’importe quel président de l’histoire américaine."
Un membre du club le quitte pour protester contre le traitement réservé à Barack Obama
John Kerry, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, ne trouve pas davantage de grâce dans les yeux des réfractaires. Un discours, prononcé récemment par ce dernier, a également déchaîné la réprobation de plusieurs membres. Il y disait que Benjamin Netanyahou se plaçait "en travers du chemin de la paix au Moyen-Orient".
L’opposition à l’entrée de Barack Obama au club ne fait pas l’unanimité cependant. Jeffrey Slavin en a démissionné, donnant l’explication suivante: "Je ne peux plus faire partie de cette communauté. Une communauté où l’intolérance est acceptée ; l’histoire oubliée ; la liberté d’expression niée ; et où le premier président noir de la nation est outragé."