Ebola: le Liberia décrète un couvre-feu pour freiner la maladie

La présidente du Liberia a également placé en quarantaine deux quartiers près de la capitale pour affronter la progression inexorable de l'épidémie.

L'épidémie d'Ebola continue de gagner du terrain, aboutissant à un isolement croissant des pays touchés. Mardi, la présidente du Liberia a décidé d'un couvre-feu général "à compter de mercredi, de 21 heures à 6 heures". Ellen Johnson Sirleaf a aussi ordonné "la fermeture de tous les centres de loisirs et des vidéo-clubs à partir de 18 heures."

Enfin, elle a décrété la mise en quarantaine de la banlieue de Monrovia, la capitale, où des jeunes ont attaqué un centre d'isolement, pillant des objets potentiellement contaminés, et provoquant la fuite de 17 malades, retrouvés depuis, ainsi que d'un quartier de Kakata, au sud de la capitale.

"Les quartiers de West Point à Monrovia et de Dolo Town à Margibi sont placés en quarantaine et sous surveillance sécuritaire. Cela signifie qu'il n'y aura pas de déplacement vers et hors de ces zones", a-t-elle précisé.

Elle dénonce "un déni persistant"

Dans un discours radio-télévisé, la présidente a regretté n'avoir pas réussi, malgré des efforts accrus et l'adoption de mesures de plus en plus draconiennes, à "maîtriser la maladie à cause de déni persistant, de pratiques funéraires traditionnelles, et du non-respect de l'avis des personnels de santé et des mises en garde du gouvernement".

L'épidémie d'Ebola, la plus grave depuis l'apparition de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait au moins 1.229 morts, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 19 août, sur 2.240 cas (confirmés, suspects ou probables): 466 au Liberia, 394 en Guinée, 365 en Sierra Leone et quatre au Nigeria (voir la carte ci-dessous). Une cinquième personne est décédée au Nigeria un médecin qui avait soigné le premier patient atteint d'Ebola dans ce pays, un passager venu du Liberia.

A.G. avec AFP