Devant le Parlement français, Zelensky compare les ruines de Marioupol à celles de Verdun

Après s'être adressé au Congrès américain ou encore à la Knesset israélienne, c'était ce mercredi au tour des parlementaires français. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a interpellé les députés et sénateurs français, par le biais d'une vidéo retransmise au Palais-Bourbon.
Les ruines de Marioupol comparées à celles de Verdun
Conformément à son habitude d'employer des images adaptées à ses différents publics, le chef d'Etat a comparé le marasme de Marioupol, assiégée par les Russes, à celles de Verdun, anéanti par les assauts allemands en 1916.
"Comme sur les photos de la Première Guerre mondiale que nous avons tous vues, les Russes ne distinguent pas les objets ciblés mais ils détruisent tout. Ils brûlent les entrepôts de nourriture et de médicaments".
Evoquant l'invasion en cours, il a poursuivi: "L’armée russe ne prend pas en compte la notion de crime de guerre".
"Chacun de vous en est conscient", a-t-il souligné auprès des députés et sénateurs français. "Vous connaissez le coupable", avait-il assuré plus tôt, ajoutant même en direction d'interlocuteurs éventuellement trop bienveillants à l'égard du Kremlin, "même ceux qui s’enfouissent la tête dans le sable".
La vérité est "sur le champ de bataille"
Cette quête de la vérité, le président ukrainien a dit la mener "sur le champ de bataille". "Nous voyons que la France aime et protège la vérité", a-t-il alors jugé."Les Ukrainiens le ressentent", a-t-il ajouté.
Il a d'ailleurs uni les destins ukrainien et français. "Il nous reste la détermination de défendre notre liberté commune, pour Paris, Kiev", a prôné Volodymyr Zelensky avant toutefois de citer la plupart des capitales européennes.
Car, a-t-il encore expliqué, faisant cette fois référence à une autre expérience tragique conjointe: "Ce qu'il se passe en Ukraine, l’Europe ne l'a pas vu depuis 80 ans".
Volodymyr Zelensky a ensuite dressé un éloge appuyé à la France. "Nous sommes reconnaissants envers la France pour l'aide apportée, pour le leadership du président Macron".
Alternant références historiques et tableaux très actuels, compliments et rappels à l'ordre, louanges et demandes plus concrètes, Volodymyr Zelensky a observé: "Nous attendons du leadership de la France que la Russie cherche la paix ; nous attendons du leadership de la France la restauration de l’intégrité territoriale de l’Ukraine".
Zelensky accuse des entreprises françaises de "sponsoriser la guerre de la Russie"
Ne dissimulant pas sa nécessité d'obtenir davantage "d'aide et de soutien", Volodymyr Zelensky a réclamé "des armes anti-char, des avions de chasse", car "pour gagner la liberté a besoin d’être bien armée, d'être soutenue par de nouvelles sanctions contre son agresseur chaque semaine".
Son propos s'est, pour finir, nettement durci au moment de s'adresser à différentes entreprises françaises.
"Renault, Auchan, Leroy Merlin doivent quitter le marché russe et cesser d’être le sponsor de guerre de la Russie", a tempêté le président ukrainien exigeant encore que ces groupes cessent de financer, d'après lui, "les meurtres de femmes et d'enfants, les viols en Ukraine".
Quel écho trouvera l'appel lancé par Volodymyr Zelensky face aux parlementaires français? Telle est désormais la question pour ce président qui avait ouvert son propos en leur assurant que la "plupart des réponses" au conflit étaient "dans (leurs) mains".
Dans un bref propos liminaire, Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, avait promis: "Soyez sûr de notre solidarité et de notre entière mobilisation. Nous continuerons de veiller à ce que tout soit mis en œuvre pour vous porter assistance".
Gérard Larcher, président du Sénat, qui en sa qualité de deuxième personnage de l'Etat avait pris la parole avant Richard Ferrand, avait déjà affirmé en préambule: "Le temps n’est pas seulement à l’émotion: il est à l’action".
