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Deux Britanniques ayant rejoint Daesh en Syrie déchues de leur nationalité

Image d'illustration - Femmes dans le camps de réfugiés de al-Hol, en Syrie, le 17 février 2019

Image d'illustration - Femmes dans le camps de réfugiés de al-Hol, en Syrie, le 17 février 2019 - Bulent Kilic - AFP

Ces deux soeurs ont quitté Londres pour la Syrie en 2013. Elle ont respectivement deux et trois fils de moins de huit ans.

Deux femmes, veuves de jihadistes et ayant rejoint le groupe terroriste Daesh en Syrie en 2013, ont été déchues de leur nationalité britannique, a annoncé ce dimanche le Sunday Times citant des "sources juridiques".

Cette annonce survient quelques semaines après une décision similaire prise par le ministre de l'Intérieur Sajid Javid visant Shamima Begum, une jeune femme de 19 ans qui avait rejoint Daesh en Syrie en 2015, et avait exprimé son souhait de rentrer au Royaume-Uni en février 2019. Cette décision avait provoqué un profond débat dans le pays, relancé après l'annonce, vendredi, de la mort en Syrie du dernier bébé de la jeune femme, qui en avait déjà perdu deux.

"Ramenez-moi au Royaume-Uni"

Reema Iqbal, âgée de 30 ans, et sa soeur Zara, 28 ans, ont respectivement deux et trois fils de moins de huit ans, selon le Sunday Times. D'origine pakistanaise par leurs parents, elles auraient quitté Londres vers la Syrie en 2013 après avoir épousé des membres d'une "cellule jihadiste". Cette cellule aurait participé aux meurtres d'otages occidentaux, ce qui a entraîné la déchéance de nationalité, d'après le journal britannique.

En Février, Reema Iqbal déclarait au Telegraph être "confiante" pour son retour au Royaume-Uni. Elle raconte alors avoir collaboré avec les services de sécurité britanniques, et rappelait que les conditions de vie dans un camps de réfugiés en Syrie sont difficiles: "il n'y a pas assez de nourriture".

"Si je fais l’objet de poursuites judiciaires, très bien, mais ramenez-moi au Royaume-Uni, c’est de là d'où je viens", déclarait-elle alors au Telegraph.

Plus de 100 personnes déchues de leur nationalité

Le ministère de l'Intérieur s'est refusé à commenter des "cas individuels". "Toute décision de priver une personne de sa citoyenneté est fondée sur toutes les preuves disponibles et n'est pas prise à la légère", a déclaré un porte-parole du ministère.

Le Royaume-Uni a le pouvoir de déchoir un citoyen de sa nationalité s'il estime que cela relève de "l'intérêt général", et à condition que cela ne le rende pas apatride, conformément à la convention de New York du 30 août 1961 qu'il a ratifiée.

Sajid Javid avait affirmé en février que plus de 100 personnes ont été déchues de leur nationalité britannique après avoir rejoint un groupe jihadiste.

Salomé Vincendon avec AFP