Corée du Nord: Kim Jong-Un affirme être proche d'obtenir l'arme nucléaire

Kim Jong-un, le leader nord-coréen - STR-KCNA via KNS-AFP
Une énième provocation? Quelques heures après la "ferme" condamnation par l'ONU de son dernier tir de missile, le leader nord-coréen Kim Jong-Un a affirmé samedi être proche de détenir l'arme nucléaire, l'objectif final de Pyongyang étant "un équilibre des forces" avec les Etats-Unis.
"Le but final est (...) de faire en sorte que les dirigeants américains n'osent même plus envisager une option militaire contre la République populaire démocratique de Corée", a insisté le leader nord-coréen, cité par l'agence locale KCNA, semblant ignorer le communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies vendredi après-midi.
"Nous avons presque atteint le but"
Réagissant au tir d'un missile à portée intermédiaire au-dessus du Japon vendredi matin par Pyongyang, le Conseil de sécurité s'est réuni en urgence vendredi après-midi, à New York, à huis clos. Le communiqué final a été clair, dénonçant les "actes scandaleux" et "hautement provocateurs" de la Corée du Nord et lui demandant de "les arrêter immédiatement".
Pas question cependant pour Kim Jong-Un d'interrompre son programme balistique et nucléaire. Il a ainsi estimé auprès de KCNA que ce tir d'un missile Hwasong-12 vendredi matin avait été un succès et avait permis d'augmenter les "capacités nucléaires militaires" de son pays.
"Nous avons presque atteint le but" (l'arme nucléaire, NDLR), a insisté Kim auprès de KCNA samedi. "Nous devons clairement montrer à ces grandes puissances nationalistes comment notre pays a atteint son objectif de disposer de l'arme nucléaire, et ce malgré leurs sanctions illimitées et leur blocus", a-t-il ajouté.
Macron et Poutine appellent à des "négociations directes"
Après le dernier test nucléaire du 3 septembre -une bombe H suffisamment miniaturisée pour équiper un missile selon Pyongyang-, le Conseil de sécurité de l'ONU a de fait voté à l'unanimité lundi un huitième train de sanctions économiques frappant la Corée du Nord. Cette fois-ci, la communauté internationale a opté pour une limitation des exportations de pétrole et de produits raffinés vers le Nord de la péninsule, et l'interdiction des achats de textile nord-coréen.
Mais rien ne semble calmer le dirigeant nord-coréen, plus que jamais décidé à se doter de l'arme nucléaire. Depuis le début de l'été, la tension entre la communauté internationale et la Corée du Nord a connu de multiples pics. Vendredi, les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron ont appelé à des "négociations directes" avec Pyongyang pour en finir avec les surenchères.
Selon le Kremlin, les deux dirigeants se sont accordés lors d'un entretien téléphonique sur "la nécessité de résoudre cette situation extrêmement compliquée exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques". Les discussions entre Pyongyang et cinq grandes puissances - Etats-Unis, Chine, Japon, Russie et Corée du Sud -, entamées en 2003, sont gelées depuis 2008.