"Ça ne concerne pas que l'Ukraine": ces Français prêts à partir combattre l'offensive russe sur le terrain

Des Français prêts à répondre à l'appel lancé par le président ukrainien à venir aider son peuple. Ils seraient des dizaines, peut-être des centaines ou des milliers de ressortissants, souvent sans lien avec l'Ukraine, à se dire prêt à partir dans le pays et à prendre les armes pour le défendre face à l'invasion russe. Une cause qui dépasserait, selon eux, celle du peuple ukrainien.
"Qui vous dit que Poutine va s'arrêter à l'Ukraine?"
"Si on y va, c'est qu'on sait que ça ne concerne pas juste l'Ukraine, parce ce sont tous les intérêts de tous les pays ouest européens qui sont situés là-bas", explique à BFMTV un jeune Français de 25 ans sans lien avec l'Ukraine et qui se fait appeler Jo.
"Si on ne fait rien en Ukraine, qu'est-ce qui vous dit que Vladimir Poutine va s'arrêter à l'Ukraine?", interpelle-t-il.
Le jeune homme, qui explique avoir choisi de ne pas prévenir ses proches de son projet pour ne pas "les faire paniquer" et "pour éviter qu'ils (le) dissuadent d'aller là-bas", se dit prêt, sur place, à prendre les armes si nécessaire.
"Ce n'est pas pour autant que je n'ai pas peur. Dans une guerre, il n'y a jamais de gagnant, on sait ce qu'on risque", assure-t-il.
Volodymyr Zelensky avait appelé les Européens ayant une expérience du combat à se rendre en Ukraine pour combattre l'armée russe, reprochant à leurs dirigeants une réponse trop "lente" face à l'invasion de Moscou.
De l'ancien militaire au jeune étudiant
Concrètement, comment ces volontaires rejoignent-ils l'Ukraine? Sur le mur de l'ambassade d'Ukraine en France, une affiche informe de la création d'un "point de recrutement" destiné aux "étrangers prêts à se battre". Il est demandé aux volontaires d'envoyer d'abord un mail en joignant une copie de son passeport et en indiquant son "expérience de service".
Le départ en lui-même doit se faire par leurs propres moyens et à leurs frais. Un groupe Facebook intitulé "Groupe des volontaires français en Ukraine" s'est créé vendredi dernier et doit permettre à ceux qui le souhaitent de s'organiser.
"Le premier convoi doit partir cette semaine", indique à BFMTV Arthur, administrateur de la page, évoquant environ trente personnes prêtes à partir.
Concernant leurs profils, "il y a un petit peu de tout", selon lui. "L'ancien militaire, des étudiants qui veulent servir, d'anciens secouristes, des infirmiers", énumère-t-il. A chacun d'utiliser son véhicule personnel et de partir sur "ses fonds propres", indique-t-il.
La page, privée, comptait ce mardi matin plus de 3000 membres. Une seconde page, nommée "Volontaires français en Ukraine", est réservée aux soignants français souhaitant partir en Ukraine. Plus de 400 personnes s'y sont abonnées.
Une logistique pour les accueillir à la frontière
La porte-parole de l'ambassade d'Ukraine en France confirme avoir reçu ce mardi de très nombreuses demandes de ressortissants Français venus "exprimer leur soutien et demander comment ils peuvent être utiles".
"Il y a une logistique qui a été mise en place pour les diriger vers les points d'accueil à la frontière ukrainienne", assure Aleksandra Prysiazhniuk qui indique que les Français seront accueillis par des militaires ukrainiens.
Si la France a indiqué qu'elle n'enverrait aucun militaire en Ukraine, ces arrivées de civils désireux de prendre les armes ne devraient pas poser problème, selon l'ambassade ukrainienne. "C'est leur envie bénévole", estime-t-elle.
D'autres ressortissants européens ont manifesté leur volonté de partir soutenir le peuple ukrainien. Des convois italiens et anglais ont déjà pris la route. La ministre britannique des Affaires étrangères les a assurés de son soutien.