Ukraine: ce que va changer la loi martiale décidée par Vladimir Poutine dans les zones annexées

Vladimir Poutine le 18 octobre 2022 à Moscou - BFMTV
Moscou étend peu à peu son contrôle. Ce mercredi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé l'instauration de la loi martiale dans les quatre territoires ukrainiens de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia annexés en septembre par la Russie, au terme de scrutins non-reconnus par la communauté internationale.
À la suite de cette prise de parole tenue lors d'une réunion de son Conseil de sécurité diffusée à la télévision, les autorités russes ont publié un décret confirmant l'entrée en vigueur de ce statut juridique d'exception dans ces territoires à partir de jeudi à partir de minuit, horaire local.
Pleins pouvoirs à l'armée
Selon notre consultant politique internationale Patrick Sauce, cette loi martiale imposée par un chef d'État donne les pouvoirs juridiques et de police à l'armée dans les régions concernées. "Il vient de donner les pleins pouvoirs au général Sourovikine", désormais à la tête de "l'opération militaire spéciale" russe en territoire ukrainien.
"Les administrateurs pro-russes installés à Kherson n’ont plus de pouvoir, il est d'ailleurs en train de fuir Kherson vers le sud du pays", ajoute-t-il.
Selon le décret, le gouvernement russe devra, d'ici trois jours, proposer des mesures concrètes à appliquer dans ces territoires.
Dans les faits, la législation russe prévoit une série de mesures en cas d'instauration de la loi martiale: renforcement des mesures de sécurité, couvre-feu, interdiction des rassemblements publics, évacuation d'entreprises stratégiques, interdiction de quitter les territoires concernés, internement de population, mise en place d'une censure militaire dans les télécommunications, etc.
Le décret instaure aussi un régime de sécurité renforcé, qualifié de "régime de réaction de niveau moyen", dans la péninsule de Crimée annexée en 2014, ainsi que dans les régions russes de Krasnodar, Rostov, Belgorod, Briansk, Voronej et Koursk, situées à proximité de l'Ukraine.
Poutine et les néo-nazis ukrainiens
Lors de son allocution, Vladimir Poutine a justifié cette mesure en affirmant que Kiev refusait de négocier avec Moscou et continuait selon lui à "bombarder" la population civile dans ces régions.
"Les néo-nazis (ukrainiens) utilisent ouvertement des méthodes terroristes. (...) Ils envoient des groupes de saboteurs sur notre territoire", a-t-il ajouté, en dénonçant notamment l'attaque contre le pont de Crimée et "des infrastructures nucléaires", sans préciser lesquelles.