Odessa retranchée, Zelensky déterminé: la situation au treizième jour de l'invasion russe en Ukraine

Des habitants remplissent des sacs de sable pour les lignes de front, sur la plage d'Odessa (Ukraine), au bord de la mer Noire, le 7 mars 2022 - BULENT KILIC © 2019 AFP
La pression russe s'est poursuivie ce mardi en Ukraine au treizième jour de l'invasion de Moscou. Le bilan s'est alourdi côté ukrainien, malgré l'annonce de cessez-le-feu et une nouvelle trêve humanitaire a été annoncée pour mercredi matin, tandis que les sanctions économiques s'intensifient à l'égard de la Russie.
L'Ukraine s'est réveillée avec l'annonce d'un nouveau bombardement russe visant lundi soir la ville de Soumy, située au nord-est du pays, faisant 21 morts. Les civils sont en cours d'évacuation, alors que des cessez-le-feu avaient été ordonnés dans cette ville à partir de 8h, heure française.
L'étau continue de se resserrer sur la capitale ukrainienne. Le Pentagone indique qu'une nouvelle colonne russe s'avance ce mardi soir en direction de Kiev depuis le nord-est, alors que la colonne principale des forces de Moscou venant du nord se trouve à l'arrêt depuis plusieurs jours.
• Odessa craint une attaque imminente
La tension s'accroît sur Odessa. Troisième ville du pays et premier port ukrainien, elle constitue un lieu stratégique que voudrait s'adjuger Moscou. Gennadiy Trukhanov, le maire de la ville, a reconnu ce mardi s'attendre à une attaque imminente, mais dit se tenir prêt.
"Nous pensons que l'attaque proviendra de la mer parce qu'il y a une formation de navires militaires de débarquement dans la mer Noire", a-t-il indiqué auprès de France 24.
Malgré le danger, l'élu refuse de rendre les armes. "Nous allons rester jusqu'au bout", assure-t-il.
• Une mine antipersonnel fait trois morts au nord de Kiev
C'est une première dans le conflit: trois adultes ont été tués et trois enfants blessés ce mardi dans l'explosion d'une mine antipersonnel dans la région de Tchernihiv, au nord de Kiev, a indiqué Liudmyla Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
L'ensemble des civils étaient tous en voiture: les adultes sont morts sur place et les enfants, blessés à des degrés divers, ont été hospitalisés, a-t-elle précisé.
La responsable ukrainienne a rappelé que l'utilisation de ce type d'armes est pourtant "interdite" par le droit international et constitue un "crime contre l'humanité". La Russie, qui a le plus gros stock mondial de ce type d'armes, n'a pas ratifié le traité en question.
La Russie a annoncé ce mardi soir un nouveau cessez-le-feu débutant ce mercredi matin, dès 8h00 heure française, se disant "prête à mettre en place les couloirs humanitaires". Des cessez-le-feu devaient déjà être mis en place ce mardi matin pour permettre l'évacuation de civils en provenance de Kiev, Soumy, Kharkiv, Tcherniguiv et Marioupol.
Mais le ministère ukrainien de la Défense a accusé les Russes de ne pas avoir respecté le couloir humanitaire de Marioupol en lançant une attaque. Le cap des 2 millions de réfugiés ukrainiens fuyant les combats a par ailleurs été franchi ce mardi.
• "Nous nous battrons jusqu'au bout", promet Zelensky
Volodymyr Zelensky a dénoncé les "promesses" non tenues des Occidentaux pour protéger l'Ukraine des attaques russes dans une nouvelle vidéo postée sur Telegram ce mardi.
"Treize jours qu'on nous dit qu'on nous aidera dans le ciel, qu'il y aura des avions, qu'on nous les livrera", a-t-il déploré.
Quelques heures plus tard, le dirigeant ukrainien a été accueilli par une ovation debout avant sa prise de parole devant le Parlement britannique par visio-conférence. Refusant de baisser les bras, Volodymyr Zelensky a fait part de sa détermination devant les députés: "Nous nous battrons jusqu'au bout", a-t-il assuré.
• Les États-Unis ordonnent un embargo sur les énergies russes
Une nouvelle sanction est tombée pour la Russie. Joe Biden a annoncé que les Etats-Unis n'importeraient plus de pétrole et de gaz russes, lors d'une conférence de presse donnée à Washington.
La décision, faite sans la participation du Vieux-Continent, a été prise cependant en "étroite collaboration" avec les alliés européens, a assuré le locataire de la Maison-Blanche.
Le Royaume-Uni a annoncé de son côté arrêter d'ici fin 2022 les importations de brut et produits pétroliers russes.