Marine Le Pen condamnée et inéligible: la Russie déplore une "violation des normes démocratiques"

Dmitri Peskov et Vladimir Poutine le 9 décembre 2022 au Kirghizistan - VYACHESLAV OSELEDKO / AFP
Le Kremlin a déploré lundi 31 mars une "violation des normes démocratiques", après la décision du tribunal de Paris qui a déclaré inéligible avec effet immédiat la cheffe de file d'extrême droite française Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds publics.
Le parti de Marine Le Pen (RN) avait effectué un emprunt auprès d'une banque russe en 2014, suscitant des soupçons sur la volonté du Kremlin de soutenir Mme Le Pen, longtemps critique des sanctions occidentales imposées à Moscou après son annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée cette année-là.
"En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques", a indiqué lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de Marine Le Pen.
Le Kremlin rejette une "ingérence"
"Nous ne voulons pas nous ingérer dans les affaires intérieures de la France, nous ne l'avons jamais fait", a assuré Dmitri Peskov, malgré les affirmations de Paris de multiples campagnes de désinformation russes menées contre la France.
"Mais nos observations de ce qui se passe dans les capitales européennes montrent qu'on ne se gêne pas du tout là-bas pour dépasser le cadre de la démocratie lors d'un processus politique", a-t-il affirmé.
En juin 2023, un rapport parlementaire avait dénoncé le lien "ancré dans la durée" du Rassemblement national avec la Russie de Vladimir Poutine, et les "contacts fréquents" entre des élus RN avec des responsables russes.
Le RN y était qualifié de "courroie de transmission" de la Russie, Marine Le Pen dénonçant pour sa part un rapport "malhonnête" et "politisé".

Marine Le Pen avait été reçu par Vladimir Poutine le 24 mars 2017 au Kremlin, quelques semaines avant le premier tour de la présidentielle de 2017, qu'elle avait perdue face à Emmanuel Macron.
La cheffe de file de l'extrême droite français a toutefois pris ses distances avec la Russie de Vladimir Poutine après le déclenchement de l'offensive russe contre l'Ukraine en 2022.