BFMTV
Russie

Marina Ovsiannikova, la journaliste russe opposée à la guerre en Ukraine, a été arrêtée

La journaliste russe Marina Ovsiannikova fait une déclaration aux médias après sa libération avec une simple amende, le 15 mars 2022 à Moscou

La journaliste russe Marina Ovsiannikova fait une déclaration aux médias après sa libération avec une simple amende, le 15 mars 2022 à Moscou - - © 2019 AFP

Marina Ovsiannikova s'était illustrée en interrompant un journal télévisé russe avec une affiche contre la guerre en Ukraine. Elle a été arrêté ce mercredi pour avoir "discrédité" l'armée.

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après avoir interrompu le journal d'une chaîne d'Etat russe avec une affiche contre l'offensive en Ukraine il y a cinq mois, a été arrêtée ce mercredi pour avoir "discrédité" l'armée, a annoncé son avocat.

"Nous sommes en ce moment chez les enquêteurs. Une enquête a été ouverte" contre Marina Ovsiannikova pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe, a déclaré à l'AFP l'avocat Dmitri Zakhvatov. "Elle a été arrêtée", a-t-il précisé.

Déjà condamnée à plusieurs amendes

Les enquêteurs doivent décider maintenant si Marina Ovsiannikova, mère de deux enfants mineurs, sera placée en détention provisoire ou restera en liberté dans l'attente de son procès, selon la même source.

Depuis fin juillet, la journaliste russe a déjà été condamnée à deux reprises à des amendes pour avoir "discrédité" l'armée russe, notamment sur la base de messages critiquant l'offensive en Ukraine publiés sur les réseaux sociaux. Deux condamnations à moins de six mois d'intervalle ouvrent la voie à une affaire au pénal, avec de potentielles conséquences judiciaires beaucoup plus lourdes.

Une intervention qui avait fait le tour du monde

Marina Ovsiannikova est devenue célèbre mi-mars après avoir surgi, en plein journal, sur le plateau d'une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait. Lors de son intervention, elle portait une pancarte dénonçant l'offensive en Ukraine et la "propagande" des médias contrôlés par le pouvoir.

De nombreuses personnes avaient alors salué son courage. Elle ne fait toutefois pas l'unanimité au sein de l'opposition russe, certains lui reprochant ses années de travail pour la chaîne Pervy Kanal, porte-voix du Kremlin. Après avoir travaillé plusieurs mois à l'étranger, notamment pour le journal allemand die Welt, elle était rentrée en Russie début juillet pour régler un contentieux lié à la garde de ses enfants.

La Russie, qui est déjà engagée depuis de longues années dans une répression des voix critiques du Kremlin, a considérablement durci son arsenal pénal contre ceux qui dénoncent le pouvoir russe depuis le début de l'assaut contre l'Ukraine.

Q. M. avec AFP