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Iran: la Russie juge un changement de régime "inimaginable" et répondra "très négativement" si Ali Khamenei est tué

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Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé que tuer le guide suprême iranien "ouvrirait la boîte de Pandore" vendredi 20 juin lors d'un entretien au média britannique Sky News.

Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a jugé dans une interview à Sky News publiée vendredi 20 juin qu'un changement de régime en Iran, alliée de la Russie, était "inimaginable". "Cela devrait être inacceptable, même en parler devrait être inacceptable pour tout le monde", a déclaré ce proche de Vladimir Poutine.

Selon lui, tuer l'ayatollah Ali Khamenei "ouvrirait la boîte de Pandore", alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré dimanche que sa mort "mettra fin au conflit" auprès de Fox News.

De son côté, Donald Trump a expliqué sur son réseau social Truth que les États-Unis "savent exactement où se cache le soi-disant 'guide suprême' mais ne comptent pas l'éliminer (le tuer !), du moins pour le moment".

La Russie réagira "très négativement" si Ali Khamenei est tué, a prévenu Dmitri Peskov, refusant de préciser quelles réponses la Russie apporterait dans ce cas de figure.

Cela déclencherait en revanche une action "de l'intérieur de l'Iran" selon lui, avec "l'émergence de sentiments extrémistes" sur place. "Ceux qui l'envisagent devraient garder cela à l'esprit", a-t-il ajouté.

L'intervention américaine "potentiellement encore plus dangereuse"

"La situation est extrêmement tendue et dangereuse non seulement pour la région, mais aussi pour le monde entier. Un élargissement de la composition du conflit est potentiellement encore plus dangereux", a estimé Dmitri Peskov, alors que Donald Trump laisse planer un doute quant à une intervention des États-Unis contre Téhéran.

"Cela ne fera qu'engendrer un nouveau cercle de confrontation et une escalade des tensions dans la région", a dit le porte-parole du Kremlin.

Prêt à saisir l'opportunité d'apparaître sur la scène internationale, le président russe Vladimir Poutine s'est proposé comme médiateur pour mettre fin au conflit entre Israël et l'Iran.

Lors d'une conversation téléphonique de cinquante minutes avec Donald Trump, samedi, le chef du Kremlin a fermement condamné l'opération lancée par Israël contre l'Iran, exprimant de "sérieuses préoccupations concernant une possible escalade du conflit".

"Je ne crois pas que la Russie, qui aujourd'hui est engagée dans un conflit de haute intensité et a décidé de ne pas respecter la charte des Nations unies, depuis maintenant plusieurs années, puisse être en quoi que ce soit un médiateur", a répondu Emmanuel Macron dimanche devant les médias.

Donald Trump a lui conseillé mercredi à Vladimir Poutine de se concentrer sur le conflit en Ukraine avant de jouer les médiateurs dans le conflit entre Israël et l'Iran.

Gabriel Joly