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"Il faut prendre au sérieux ce que Poutine dit": la mise en garde de l'ex-ambassadeur de France à Moscou

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Le diplomate appelle l'Occident à considérer le dirigeant russe comme "un ennemi sérieux" et à ne pas croire les rumeurs qui l'entourent, en particulier sur son état de santé ou son isolement supposé.

Une mise en garde. Comme en témoignent les frappes russes massives de ce lundi en direction de l'Ukraine, Vladimir Poutine semble vouloir donner une nouvelle impulsion à son "opération militaire spéciale" et réagir après la destruction symbolique du pont qui relie la Crimée annexée au reste du territoire russe.

"Ennemi sérieux"

Invité sur BFMTV ce mardi matin, Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie de 2000 à 2003, souligne qu'il s'agit-là d'une "escalade qui consiste à terroriser la population" dont l'objectif est "de faire en sorte qu'elle se lasse de la situation." De manière plus générale le diplomate assure que le président russe reste un adversaire redoutable pour l'Ukraine.

"C’est un ennemi sérieux, avec sa rationalité à lui, mais il faut prendre au sérieux ce qu’il dit. C’est ce que fait Biden sur la menace nucléaire tactique et il a réussi. Dans le fond il a effacé la ligne que les militaires avaient tracé entre tactique et stratégique, c’est la même chose, ‘si tu fais ça tu verras la taille de la réplique", explique-t-il, assurant que "Poutine est assez réactif, il enregistre ce qui lui vient du côté occidental."

Pour Claude Blanchemaison, il faut aussi relativiser les différentes rumeurs qui circulent autour du dirigeant russe.

"On l’a enterré beaucoup de fois, on a dit qu’il était malade, 25 cancers, que son entourage le lâchait, que son armée est en déroute. Il en faut pas minimiser les capacités de l’ennemi, il ne faut pas tenir compte des rumeurs en grande partie fausses", fait-il valoir.

Face à cette situation, l'Occident, en poursuivant ses livraisons d'armes en direction du régime de Kiev, doit jouer sur un certain équilibre. "On teste et à chaque fois ça peut aller trop loin. Et un jour la réaction peut-être brutale", avertit l'ancien ambassadeur.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV