Attaque de missiles en Ukraine: la porte-parole de la diplomatie russe sommée en direct de ne pas commenter

Un extrait d'une vidéo diffusée le 21 novembre 2024 par le ministère russe des Affaires étrangères montre la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova, recevant un appel téléphonique lors d'un point de presse lui ordonnant de ne pas commenter la frappe contre la ville ukrainienne de Dnipro. - MINISTÈRE RUSSE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
La porte-parole de la diplomatie russe a reçu lors d'une conférence de presse l'instruction de ne pas commenter la frappe contre la ville ukrainienne de Dnipro qui, selon Kiev, a été menée ce jeudi 21 novembre avec un missile intercontinental.
Maria Zakharova a été interrompue par un appel téléphonique, selon la vidéo officielle de ce briefing diffusée en direct sur Youtube par le ministère russe des Affaires étrangères. On entend ensuite une voix grave lui parler au bout du fil.
"Concernant la frappe de missiles balistiques sur (l'usine) Ioujmach, dont les Occidentaux ont commencé à parler. Ne commente pas du tout", dit son interlocuteur, non-identifié, qui ne mentionne pas de missile intercontinental.
"Oui, merci", répond Maria Zakharova, avant de raccrocher et reprendre sa conférence de presse.
Une première dans le conflit russo-ukrainien
L'usine de fabrication de satellites Pivdenmach (Ioujmach en russe) est située près du centre-ville de Dnipro, dans le centre-est de l'Ukraine. Selon l'armée de l'air ukrainienne, Dnipro a été visée jeudi matin par une frappe impliquant plusieurs types de missiles russes dont un missile balistique intercontinental, pour la première fois en conflit dans l'Histoire.
Cette arme est conçue pour transporter des ogives nucléaires et frapper à des milliers de kilomètres de distance. Moscou n'a, pour l'heure, pas commenté cette accusation: l'armée russe est restée muette, de même que le Kremlin.
Cet usage, s'il est confirmé, marquerait une nouvelle escalade, alors que la Russie avait dit préparer une réponse "appropriée" au recours par l'Ukraine à des missiles occidentaux en territoire russe, ce que Moscou avait qualifié de ligne rouge.