Accueil des déserteurs russes: la France ne prévoit "pas d'autres politiques d'accueil" actuellement
La semaine dernière, l'Allemagne s'est dite prête à accueillir des déserteurs russes, refusant la mobilisation partielle en cours en Russie. Ce choix n'a pour l'instant pas été suivi par la France, et ne devrait pas l'être dans les semaines qui viennent, d'après la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, interrogée sur BFMTV depuis Kiev ce mardi.
"On va en discuter entre Européens", répond d'abord Catherine Colonna, "le fait est que l'annonce de la mobilisation partielle ne soulève pas l'enthousiasme dans la population russe et dans la jeunesse russe".
"Chaque dossier pourra le cas échéant être examiné"
Elle rappelle que l'Union européenne s'est accordée fin août "pour que nous continuions à ouvrir nos portes aux Russes qui le mériteraient, c'est-à-dire non pas les suppôts du régime et les fauteurs de guerre, mais un certain nombre de citoyens russes qui peuvent et qui doivent avoir accès encore à l'extérieur."
"Dans ce cadre-là, des visas peuvent continuer d'être apportés", explique-t-elle, et quant au droit d'asile, "chaque dossier pourra le cas échéant être examiné, comme toujours sur la base d'une situation individuelle pour vérifier si la personne qui invoque le droit d'asile répond aux critères de la convention de Genève".
La France compte donc, pour l'instant, n'utiliser que les voies habituelles et déjà connues d'accueil d'étrangers et de réfugiés pour venir en aide aux Russes cherchant à quitter le territoire. "Nous ne ferons pas d'autres politiques que celle d'accueil selon les conventions internationales telles que nous les pratiquons aujourd'hui", déclare la ministre.
Elle renvoie ensuite aux discussions à venir entre Européens sur le sujet.
"Un message d'amitié et de soutien" à l'Ukraine
La ministre a également au passage rappelé que les référendums en cours dans les régions ukrainiennes occupées par l'armée russe étaient une "mascarade". "Ils n'ont aucune légitimité, aucune valeur, nous ne les reconnaitront pas", a-t-elle répété.
Catherine Colonna a aussi condamné la menace nucléaire brandie ces derniers jours par la Russie qui a montré "des gestes d'escalade qui traduisent sans doute les difficultés qu'elle rencontre sur le terrain en Ukraine". La ministre rappelle également "que les puissances officiellement détentrices de l'arme nucléaire, doivent se comporter de façon responsable".
Elle a, sans surprise, renouvelé l'assurance de l'aide que la France apportera à l'Ukraine dans cette guerre, expliquant avoir voulu apporter à Kiev "à nouveau un message d'amitié et de soutien". Lors de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, la discussion a ainsi tourné autour de l'aide sur les "plans humanitaire, économique mais aussi militaire" apportés par la France et l'Europe.
