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Le début d'une guerre entre puissances nucléaires? Le Pakistan se prépare à une frappe indienne "dans les 24 à 36 heures"

Un soldat paramilitaire indien monte la garde à Hapatnar dans le district d'Anantnag, au sud du Cachemire, le 29 avril 2025.

Un soldat paramilitaire indien monte la garde à Hapatnar dans le district d'Anantnag, au sud du Cachemire, le 29 avril 2025. - TAUSEEF MUSTAFA

La tension entre l'Inde et le Pakistan s'est particulièrement accrue depuis l'attentat qui a fait au moins 26 morts dans la partie indienne du Cachemire, une région disputée par les deux pays.

Le ministre pakistanais de l'Information Attaullah Tarar indique ce mardi 29 avril que son pays "dispose de renseignements crédibles selon lesquels l'Inde envisage de lancer une frappe militaire dans les prochaines 24 à 36 heures".

"Tout acte d'agression entraînera une riposte décisive", prévient-il en précisant que "l'Inde assumera l'entière responsabilité de toute conséquence grave dans la région".

"Le Pakistan réitère que toute tentative d'aventure militaire de la part de l'Inde serait réprimée avec fermeté", avertit le ministre pakistanais de l'Information Attaullah Tarar.

La tension entre les deux puissances nucléaires ne fait qu'augmenter depuis un attentat dans la partie indienne du Cachemire le 22 avril dernier.

Avant même toute revendication, New Delhi a rendu Islamabad responsable de cette attaque, la plus meurtrière ayant visé des civils dans cette région en majorité musulmane depuis plus de vingt ans. Le Pakistan a aussitôt démenti toute implication et a réclamé une "enquête neutre".

L'armée indienne dispose de la "liberté opérationnelle"

Le Cachemire a été partagé à leur indépendance en 1947 entre l'Inde et le Pakistan qui se sont livrés plusieurs guerres depuis et continuent à réclamer la souveraineté sur l'ensemble de ce territoire. Depuis 1989, les combats entre des insurgés séparatistes et les quelque 500.000 soldats indiens déployés dans la partie indienne de cette région contestée ont fait des dizaines de milliers de morts.

Les deux puissances nucléaires sont depuis plusieurs jours sur le pied de guerre. Leurs gouvernements ont multiplié les sanctions diplomatiques réciproques et leurs ressortissants ont été priés de quitter le territoire du voisin au plus tard ce mardi.

Cela fait plusieurs nuits que des tirs sont échangés entre soldats pakistanais et indiens le long de la "ligne de contrôle" (LoC), la frontière qui sépare le Cachemire entre leurs deux pays. Ces escarmouches n'ont pas fait de victimes, selon New Delhi.

De son côté, le Premier ministre indien Narendra Modi a assuré plus tôt dans la journée que son armée dispose de la "liberté opérationnelle" de répondre comme elle le souhaite à cet attentat. Lors d'une réunion avec ses chefs d'état-major, le dirigeant de l'Inde "a dit aux forces armées qu'elles avaient la liberté de décider des cibles, du moment et du mode de la riposte indienne à l'attaque terroriste qui a visé des civils au Cachemire".

Son homologue pakistanais Shehbaz Sharif a de son côté le même jour exhorté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à "conseiller à l'Inde" de faire preuve de "retenue".

L'escalade entre les deux pays suscite l'inquiétude d'une partie de la communauté internationale. Par exemple, les États-Unis ont dit "tendre la main aux deux parties" et "leur demandent de ne pas aggraver la situation". Le secrétaire d'État Marco Rubio doit s'entretenir prochainement avec ses homologues indien et pakistanais.

Matthieu Heyman