Inde: ce que l'on sait sur l'attentat contre des touristes qui a fait 26 morts au Cachemire

Ce que l'on sait sur l'attaque au Cachemire, le 23 avril 2025 - TAUSEEF MUSTAFA / AFP
Un "acte odieux". Mardi 22 avril, une vintaine de personnes a été tuée dans une attaque par un groupe armé, devenue la plus meurtrière contre des civils dans la région depuis 2000. Plusieurs assaillants ont ouvert le feu après avoir surgi de la forêt près d'un site touristique à Pahalgam.
Le ministre en chef du Jammu-et-Cachemire, Omar Abdullah, a affirmé que cette attaque contre des civils avait été "beaucoup plus importante que tout ce que nous avons connu au cours de ces dernières années".
Elle "est abominable", a-t-il souligné dans un communiqué, qualifiant ses auteurs, d'"animaux, d'inhumains" ne méritant que "le mépris". Selon les autorités, citées par le Guardian, l'attaque était destinée à semer la terreur parmi les touristes visitant le Cachemire.
• Ce qu'il s'est passé
Mardi, vers 15 heures, heure locale, un groupe d'assaillants munis d'armes automatiques ont surgi de la forêt près d'un site touristique situé à Pahalgam, dans la vallée de Baisaran. Cette localité particulièrement touristique est située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar, où de nombreux corps ont été amenés mercredi.
Sans accès routier - la zone n'est accessible qu'à pieds ou à cheval -, les blessés ont été évacués par hélicoptère, précise le Guardian, qui ajoute que les assaillants étaient au nombre de "deux ou trois".
• Le dernier bilan
Un bilan hospitalier a confirmé ce mercredi la mort de 26 hommes la veille lors d'une fusillade au Cachemire indien, l'attaque la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle dans cette région où sévit une insurrection. 17 autres personnes ont été blessées, selon la police.
La liste des victimes, vérifiée par la police, fait état de 26 morts, tués par des hommes armés qui ont ouvert le feu à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.
Toutes les personnes décédées sont des hommes, et tous, à l'exception d'un homme vivant au Népal, résident en Inde.
• Quelle revendication?
Restée un temps non revendiquée, l'attaque l'a finalement été par un groupe militant peu connu, appelé la Résistance du Cachemire, selon l'agence de presse britannique Reuters. Celui-ci serait opposé à l'installation de 85.000 "étrangers" dans la région, ce qui provoquerait un "changement démographique".
"Les individus ciblés n'étaient pas des touristes ordinaires; ils étaient plutôt liés et affiliés aux agences de sécurité indiennes", affirme le groupe dans un communiqué.
Les forces de l'ordre indiennes ont lancé mercredi une vaste traque à travers le Cachemire. Le Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi, qui a écourté une visite d'État en Arabie Saoudite, a dénoncé cet "acte odieux" et promis que les assaillants "ser(aient) traduits en justice".
• Réactions mondiales
Cette attaque est survenue au lendemain d'une rencontre à New Delhi entre le vice-président américain JD Vance, en visite officielle de quatre jours sur le sol indien, et Narendra Modi.
Sur X, Emmanuel Macron dénonce "un attentat terroriste infâme" qui a "coûté la vie à des dizaines de femmes et d'hommes venus de tous les horizons."
"L'Inde a été frappée par une violente attaque terroriste. Nos pensées vont à la nation endeuillée et aux familles des dizaines de victimes. Face à une telle barbarie, notre solidarité demeure indéfectible", a déclaré de son côté le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
La Chine a présenté ses "sincères condoléances condoléances aux familles des victimes et des blessés" et "condamné fermement cette attaque". Quelques heures auparavant, Donald Trump avait assuré l'Inde de son "plein soutien" dans une conversation téléphonique avec Narendra Modi.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dénoncé un "ignoble attentat terroriste".
• Une région disputée
Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, région ultra-militarisée et divisée entre les deux pays.
Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé quelque 500.000 soldats.
L'armée indienne a affirmé mercredi que deux insurgés présumés avaient été tués lors d'une fusillade dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam.