Chine: une importante responsable médicale appelle les autorités à changer le nom du Covid-19

(photo d'illustration) - Noel CELIS / AFP
Ne dites plus Covid-19. En Chine, Gu Xiaohong, responsable de la branche des maladies infectieuses de l'Association chinoise de médecine, a appelé le gouvernement de Xi Jinping à changer le nom de la maladie, pour illustrer sa plus faible dangerosité après trois ans de pandémie.
Un appel qui s'inscrit dans un changement profond de doctrine de la part des responsables chinois dans la gestion du Covid-19. Jusqu'alors, Pékin maintenait une approche autoritaire, avec un testage massif de sa population, et l'isolement obligatoire des personnes positives dans des centres fermés au confort plus que sommaire.
Mais face à la grogne de sa population ces dernières semaines, qui s'est exprimée dans des manifestations inédites depuis les émeutes de Tiananmen en 1989 de par leur ampleur, le gouvernement chinois a été forcé de changer son approche. Les citoyens chinois avaient notamment été révoltés par la mort de plusieurs personnes dans l'incendie d'un immeuble, après que l'arrivée des secours ait été retardée par les mesures drastiques de gestion de l'épidémie.
Une simple maladie infectieuse
Dans le média contrôlé par l'État Beijing Daily, Gu Xiaohong a déclaré que le nom chinois du Covid-19, qui renvoie pour l'instant à une maladie entraînant une pneumonie, devait évoluer vers un terme plus général, mentionnant simplement qu'il s'agit d'une maladie infectieuse.
Elle a également indiqué que les patients positifs présentant des symptômes modérés devaient pouvoir s'isoler à la maison, et non plus dans des centres fermés. Gu Xiaohong a assuré que l'approche chinoise dans la pandémie devait passer d'une détection passive à une prévention active.
L'Association de médecine chinoise dont elle est membre serait même parvenu à un accord pour trouver un nouveau nom au Covid.
Assouplissement des mesures
Les propos de cette importante autorité médicale chinoise entrent en écho avec le changement de ton observé dans les médias contrôlés par Pékin, qui se sont mis ces derniers jours à évoquéer la moins grande dangerosité du Covid-19. L'agence de presse étatique Xinhua a assuré ce lundi que la période la plus difficile était passée.
Mercredi, le gouvernement chinois a transformé en actes cette évolution des positions sur la maladie, que de nombreux observateurs lient aux récentes manifestations. Selon les nouvelles consignes dévoilées par la Commission nationale de santé, les cas asymptomatiques et légers pourront s'isoler chez eux, et la fréquence des tests va être réduite, notamment pour se rendre d'une province chinoise à une autre.