Boeing disparu: "la piste terroriste est la plus probable"

Les proches des passagers du vol de la Malaysia Airlines attendent eux aussi des réponses. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Toujours aucune nouvelle du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, qui a disparu dans la nuit de vendredi à samedi avec 239 personnes à son bord. Alors que certains pointent des failles de sécurité, le mystère demeure. Selon Christophe Naudin, spécialiste des questions de sécurité aérienne interrogé par BFMTV lundi matin, la piste la plus sérieuse est celle de l'acte terroriste.
> Quelles sont les pistes envisagées?
Selon Christophe Naudin, deux pistes sont particulièrement suivies: soit l'avion s'est disloqué en vol par le biais d'un dysfonctionnement, d'une "rupture majeure", soit cette dislocation a été le fait d'une "organisation criminelle". "Un avion, ça ne se casse pas tout seul en vol comme ça, surtout que celui-là est neuf, que l'équipage est compétent et [qu'il] est bien entretenu", estime le spécialiste.
Ce dernier privilégie la dernière thèse. Pour lui, "ça sent sévèrement l'attentat". Premier indice, "l'équipage n'est pas eu le temps de communiquer". Par ailleurs, Christophe Naudin estime que le possible demi-tour de l'appareil vers Kuala Lumpur, "peu de temps après le décollage", est hautement suspect. La piste terroriste est donc selon lui la plus probable. Christophe Naudin envisage deux cibles potentielles: "Soit Kuala Lumpur qui représente la civilisation libérale soit la Chine qui en ce moment à quelques soucis avec des minorités géopolitiques."
> Est-il facile de falsifier des passeports?
On sait qu'au moins deux passagers voyageaient avec des passeports volés. Pour Christophe Naudin il est facile de dérober de tels documents, de les falsifier et de les utiliser pour acheter des billets d'avions: "C'est un secret de polichinelle, tout le monde le sait depuis des dizaines d'années." Le spécialiste déplore cependant que des "mesures concrètes" n'ait jamais été prises, "alors que c'est un traffic qui est presque aussi lucratif que celui des stupéfiants au plan mondial".
> Quelles solutions apporter pour améliorer la sécurité?
La solution, selon Christophe Naudin, existe déjà. Mais "un certain nombre de postures sont refusées", notamment par "les pays occidentaux". Selon le spécialiste des questions de sécurité aérienne, il faut mettre en place la biométrie: "Un document d'identité ou de voyage que vous présentez ce n'est jamais qu'un bout de plastique ou un bout de carton. Ce qu'on pourrait faire, c'est le lien entre ce document et le porteur du document, c'est-à-dire vérifier par exemple ses empreintes digitales."
Mais la mise en place de telles techniques risquent de rencontrer l'opposition de nombreuses personnes "pour des raisons de libertés individuelles et parfois de libertés collectives".