Arrêté sur l'Everest pour ne pas avoir payé son permis d'ascension

Le mont Everest - Wikimedia
Un Sud-Africain de 43 ans a dû faire demi-tour et est actuellement en route pour Katmandou, au Népal, après avoir été arrêté pour avoir tenté de gravir le plus haut sommet du monde sans autorisation officielle et sans s'être acquitté des plus de 10.000 euros demandés à chaque grimpeur.
Les étrangers doivent en effet acheter un permis pour avoir le droit de s'élancer à l'assaut du sommet de 8848 mètres, une manière pour le pays de réguler la fréquentation de la montagne ainsi qu'une importante manne financière pour ce pays himalayen pauvre.
Ryan Sean Davy aurait, selon ses dires, réussi à atteindre le camp 2 -à 6400 mètres d'altitude - lors d'une montée d'acclimatation en secret et en se tenant à l'écart des autres cordées avant d'être rattrapé. Avant de s'attaquer au sommet, les candidats à l'Everest font des allers-retours entre les différents camps pendant plusieurs semaines afin d'habituer leur organisme aux conditions extrêmes de la très haute altitude.
Il est extrêmement inhabituel pour un étranger de s'attaquer à l'Everest en solitaire, tant la course est compliquée et éprouvante en raison de l'altitude. La plupart engagent au moins un guide sherpa et jouissent du support logistique d'une équipe au camp de base.
"J'ai tenté ma chance"
Dans un message posté lundi sur sa page Facebook, le quadragénaire s'explique, assurant que son expédition avait "mal tourné".
"Cette nouvelle va probablement mettre en colère beaucoup de personnes et j'espère vraiment qu'elles me pardonneront (...) Je vais être honnête en disant que quand je suis arrivé au camp de base, il est devenu évident que je n'avais pas assez d'argent pour un permis en solitaire en raison de coûts cachés. Et même si j'avais pu payer, ils auraient refusé car je n'avais aucune expérience reconnue en alpinisme. J'ai eu honte de ne pas pouvoir me le payer après toute l'aide et tout ce que les gens ont fait pour moi durant mon entraînement, j'aurais été très embarrassé de faire demi-tour et d'accepter l'échec en raison d'un morceau de papier. Alors j'ai tenté ma chance."
S'il fait son mea culpa, le grimpeur indique avoir été "harcelé" au camp de base. "J'ai été traité comme un meurtrier". Ryan Sean Davy appelle également ses proches à ne pas payer sa caution ni son amende et dit assumer "toute la responsabilité".
"Je suis désolé d'avoir laissé tomber tous ceux qui m'ont soutenu et ceux qui ont cru en moi".
Réfugié dans une grotte
Un représentant du ministère du Tourisme a affirmé à la BBC qu'il avait tenté vendredi d'échapper à deux représentants officiels. Ces derniers l'avaient alors suivi et avaient retrouvé le Sud-Africain réfugié dans une grotte. "Il avait planté sa tente dans un endroit isolé pour éviter les responsables du gouvernement", selon un officier de liaison du gouvernement au camp de base de l'Everest à l'AFP qui lui a demandé de rentrer à Katmandou.
Son passeport a été confisqué. Ryan Sean Davy pourrait être interdit d'entrée au Népal pendant cinq ans ou banni d'alpinisme dans le pays pour une décennie. Il devra également s'acquitter d'une amende de 22.200 euros. Et risque des poursuites.
"Bien que nous ne sachions pas où il se trouve exactement, il a commis une infraction à la loi et devra en affronter les conséquence judiciaires", selon le représentant du ministère.