Trump - Kim Jong-un: retour sur des mois de joute verbale

KIm Jong-un et Donald Trump se rencontreront dans quelques semaines. - Saul Loeb - AFP
L'annonce semblait encore impensable il y a quelques semaines en arrière. Et pourtant, Donald Trump et Kim Jong-un se rencontreront prochainement, probablement avant la fin du mois de mai. Une première, puisque aucun président américain en exercice n'a jamais rencontré de leader nord-coréen.
Par ailleurs, ce rebondissement à peine croyable intervient après plus d'un an de très vives tensions entre le président américain et le leader nord-coréen, qui n'ont jamais hésité à s'échanger à distance violentes insultes et noms d'oiseaux. Des épisodes à répétition qu'ils devront mettre de côté voire oublier, pour aborder sereinement leur rencontre, dont le lieu est pour le moment inconnu. Retour en arrière.
Quand Trump s'en prend au régime de Pyongyang
En juin 2017, Donald Trump dénonce le "régime brutal" de Pyongyang après la mort d'un étudiant américain de 22 ans, Otto Warmbier, détenu pendant plus d'un an en Corée du Nord et rapatrié dans le coma aux Etats-Unis. La réponse du régime nord-coréen est sans appel: le président américain est qualifié de "psychopathe".
Quelques mois plus, en septembre, c'est la tribune de la 72e Assemblée des Nations unies que choisit Donald Trump pour répliquer. Dans un discours particulièrement virulent, le président américain américain qualifie la Corée du Nord de "régime vicieux", face à un parterre de chefs d'Etat et de gouvernements du monde entier.
Le milliardaire, dont c'est la première prise de parole à l'ONU, va même plus loin, et menace de "détruire totalement" la Corée du Nord, si elle ne fléchit pas sur son programme nucléaire et balistique.
Compétition à distance
C'est précisément cette force nucléaire qui déchire les deux chefs d'Etat, entre lesquels la tension est allée crescendo au fil des essais balistiques menés par la Corée du Nord, qui a notamment testé des missiles capables d'atteindre les Etats-Unis.
Quelques jours après les vociférations du président des Etats-Unis au micro onusien, Kim Jong-un réagit, en s'acharnant contre le président américain, un "chien apeuré", et en le menaçant à son tour. "Je disciplinerai par le feu le gâteux américain mentalement dérangé", lance le leader nord-coréen, lors d'une intervention publique.
Cette guerre verbale atteint son apogée, début janvier 2018, lorsque Donald Trump se lance dans un concours de taille avec son adversaire.
"Le leader nord-coréen Kim Jong-un vient d’affirmer que le bouton nucléaire est sur son bureau en permanence. Quelqu'un peut-il lui dire que moi aussi j’ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne!", tweete le chef d'Etat américain, dans un style encore jamais vu.
Des attaques sur le physique
Mais les deux hommes ne se sont pas contentés de ces menaces. Ils ont aussi dépensé beaucoup d'énergie à s'insulter de façon plus personnelle, n'hésitant pas à s'en prendre au physique de l'un ou l'autre.
Les hostilités sont lancées par Donald Trump en septembre 2017 lorsqu'il attribue à Kim Jong-un le sobriquet de "Little Rocket Man" (en français "petit homme fusée"), sur Twitter.
Un surnom qu'il réutilisera deux jours plus tard à l'ONU, mais aussi en octobre et en novembre sur Twitter.
Un mois après, alors que la tension entre les deux hommes est toujours à son comble, le physique fait à nouveau irruption dans leurs attaques. A Kim Jong-un qui l'aurait qualifié de "vieux malade mental", Donald Trump répond en évoquant la taille et le poids de son adversaire.
"Pourquoi Kim Jong-un m'insulterait-il en me traitant de 'vieux' alors que je ne le traiterai JAMAIS de 'petit gros'? Bon sang, j'essaie tellement d'être son ami, peut-être qu'un jour ça arrivera!", écrit-il le président américain Twitter, le 12 novembre 2017, alors qu'il est en pleine tournée asiatique. A ce jour, ce tweet totalise plus de 613.000 retweets.
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