Primaire démocrate aux Etats-Unis: les Latinos préfèrent Sanders, les Noirs Biden

Bernie Sanders, le 7 Juin 2016 à Santa Monica, en Californie (photo d'illustration) - JONATHAN ALCORN - AFP
On le sait, dans une société américaine très communautaire, il importe de savoir s'appuyer sur les minorités ethniques dans la course à la désignation de son camp en vue de la présidentielle des Etats-Unis. Samedi, un sondage piloté par la société Morning Consult, et réalisé entre les 25 et 31 mars derniers, a dévoilé la photo de la popularité des candidats (déclarés ou supposés) à la primaire démocrate, qui démarre dans dix mois, auprès des différents segments ethniques de l'électorat.
Et un élément cardinal saute aux yeux, comme l'a noté The Intercept: certes devancé par Joseph Biden, qui n'a pas encore officialisé ses intentions quant à une éventuelle campagne, auprès des Afro-Américains, Bernie Sanders le domine largement parmi l'électorat hispanique.
La minorité ethnique la plus importante
En effet, si l'ancien vice-président recueille 36% de soutien auprès des Afro-Américains, onze points devant le sénateur du Vermont, surpassant aussi la sénatrice de Californie, Kamala Harris, pourvue de 11%, le schéma s'inverse si l'on considère les personnes liées par leurs origines à l'Amérique latine.
Auprès d'elles, Bernie Sanders trouve 33% de sympathisants, contre 24% à Joe Biden, 13% à l'étoile montante démocrate Beto O'Rourke, 8% à Kamala Harris, 7% à Elizabeth Warren. Le seul prétendant latino, Julian Castro, ne rencontre qu'un écho étouffé et lointain: 4% disent vouloir le favoriser.
L'enseignement de cette enquête d'opinion, façonnée notamment grâce aux réponses de 1515 citoyens américains hispaniques, est très significatif. Selon les données du Pew Research Center, les hispaniques représentent désormais 13% de l'électorat américain, soit légèrement plus que les Afro-Américains. Les latinos constituent donc de fait la minorité ethnique la plus importante de l'électorat de 2020.
Calendrier électoral
Mais c'est dans le calendrier et la démographie que Bernie Sanders trouvera son principal motif de satisfaction. 71% de l'électorat hispanique sont concentrés dans six Etats dont trois sont richement dotés en délégués: ils sont 7,7 millions en Californie, 5,4 millions au Texas et trois millions en Floride. Et ça tombe d'autant mieux pour le sénateur du Vermont qu'ils défileront très tôt dans une primaire dont l'agencement a été revu pour cette édition. Ainsi, la Californie et le Texas tiendront leur scrutin partisan lors du Super Tuesday, soit le 3 mars prochain. Suivront, le 17 mars, l'Arizona, la Floride et l'Illinois. Le Nevada, dont la population compte 28% d'hispaniques, votera fin février.
Outre la nécessité de maintenir voire d'accroître sa cote auprès de ce fragment des votants, Bernie Sanders doit relever un autre enjeu: pousser les plus jeunes d'entre eux vers les urnes, eux qui sont généralement les plus enclins à opter pour un bulletin à son nom.