Fusillades d'El Paso et Dayton: Donald Trump accusé d'attiser les crimes haineux

Ce week-end a été marqué par deux nouvelles fusillades de masse aux États-Unis. Dimanche un homme a ouvert le feu à Dayton, dans l'Ohio, faisant neuf morts. Samedi, ce sont 20 personnes qui ont été tuées aux abords d'un centre commercial d'El Paso, au Texas, dans une zone de la ville à forte population hispanique.
Concernant cette seconde tuerie, la police a annoncé privilégier la piste raciste. Un manifeste attribué au tireur et circulant sur internet dénonce en effet "une invasion hispanique du Texas" et fait référence à la fusillade commise par un suprémaciste blanc dans les mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en avril dernier.
Il y a un peu plus d'une semaine, un jeune homme de 19 ans ouvrait le feu à Gilroy, en Californie, tuant trois personnes. Il a par la suite été révélé que le tireur avait fait référence, sur les réseaux sociaux, à un texte très populaire chez les suprémacistes blancs. Après ces tragiques événements, Donald Trump, fervent défenseur du port d'armes à feu, est ainsi vivement critiqué outre-Atlantique par le camp démocrate.
Le "terrorisme blanc"
Ses opposants estiment en effet que ses idées politiques et ses nombreuses déclarations publiques racistes attisent la haine raciale et sont responsables du climat hostile qui a conduit à ces dérapages.
Récemment, le président américain a notamment demandé à quatre élues américaines, à la peau noire, qui le critiquaient, de retourner dans leur pays si elles n'étaient pas d'accord avec sa politique. Il s'en est pris aussi au maire noir de Baltimore et à cette ville à forte population noire.
Si Trump s'est fait élire en dénonçant la menace de terrorisme islamique, ses opposants politiques lui font aujourd'hui remarquer que la principale menace aux États-Unis est au contraire le terrorisme domestique, ou terrorisme blanc, commis par les Américains.
Trump, un "nationaliste blanc" selon les candidats démocrates
Réagissant aux fusillades de ce week-end pour la chaîne américaine CNN, Beto O'Rourke, l'un des prétendants à l'investiture démocrate pour les élections présidentielles de 2020 et résident d'El Paso, a estimé que Donald Trump était "un nationaliste blanc":
"Trump ne prétend même pas respecter nos différences et ne comprend pas qu'on a tous été créés égaux. Il dit que certaines personnes sont intrinsèquement dangereuses et défectives."
Beto O'Rourke n'est pas le seul à juger que la politique migratoire très répressive de Trump ainsi que ses sorties racistes à l'encontre de la population mexicaine font le jeu des suprémacistes et des xénophobes.
Selon Pete Buttigieg, également candidat démocrate à l'investiture pour 2020, "Trump accepte et encourage les nationalistes blancs". "Il a voué sa carrière politique à faire des Mexicains des démons et maintenant on entend que le tireur d'hier avait pour but de tuer le plus de Mexicains possible", a-t-il déploré.
Même son de cloche du côté de Bernie Sanders, candidat à l'investiture démocrate en 2016, de nouveau en campagne pour 2020.
"Toutes les preuves suggèrent que nous avons un président qui est raciste, xénophobe, et qui appelle au nationalisme blanc", a-t-il déclaré à CNN.
Le tireur d'El Paso, un admirateur de l'idéologie de Trump?
La photographie publiée par le tireur d'El Paso sur son compte Twitter n'est pas pour aller dans le sens du chef d'État américain. Quelques heures après la fusillade de samedi, un cliché sur lequel l'assaillant a écrit le nom de Trump à l'aide de nombreuses armes à feu à rapidement circulé sur les réseaux sociaux.
Une preuve de plus, pour les opposants au président américain, que ses idées attisent les crimes haineux. Le tireur d'El Paso avait par ailleurs déclaré, sur Twitter également, que construire un mur à la frontière sud des États-Unis serait la meilleure façon de sécuriser le pays. Une référence au projet du président américain pour empêcher la venue de migrants d'Amérique latine et plus particulièrement du Mexique.
De son côté, Donald Trump s'est récemment défendu d'être xénophobe, et avait même avancé la semaine dernière être "la personne la moins raciste" du monde. S'exprimant sur les récentes fusillades, il a déclaré que la "haine n'a pas sa place" aux États-Unis. Depuis le début de l'année, 251 tueries de masse ont eu lieu dans le pays.