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Une semaine en Amérique : des plaines du Texas aux quartiers noirs de Chicago

Guthrie, Comté de King, Texas

Guthrie, Comté de King, Texas - -

7 JOURS BFM - Quelques jours avant que l’Amérique vote pour désigner son nouveau président, les reporters de 7 Jours BFM sont allés à la rencontre de la communauté noire de Chicago, où tout a commencé pour Barack Obama, et des cowboys très conservateurs du Texas. Un reportage de 26 minutes à revoir sur BFMTV.com

Mardi dernier l’Amérique a reconduit pour quatre ans Barack Obama à la Maison Blanche. Trois jours avant sa victoire sur le candidat républicain Mitt Romney, nous nous sommes rendus à Chicago, dans l’Illinois, à la rencontre des électeurs afro-américain. Ces électeurs qui ont voté à 93 % pour le candidat démocrate.

Chicago, c’est la ville de Barack Obama. Là où il a travaillé dans les années 1980 comme travailleur social dans les quartiers pauvres.

Chicago c’est aussi le point de départ de sa fulgurante ascension politique : élu sénateur de l’Illinois en 2004, il devient le premier Président noir des Etats-Unis quatre ans plus tard.

Depuis 2008 et malgré les ravages de la crise économique qui a frappé les Etats Unis, la mobilisation des électeurs noirs en faveur d’Obama n’est pas retombée.

Mobilisés derrière Obama

Presque tous les électeurs afro-américains que nous avons rencontrés estiment qu’il faut « laisser du temps au Président car il n’est pas responsable de la situation dont il a hérité ». Tous affichent le même optimisme à l’aube de son nouveau mandat. Et il est bien difficile de trouver un électeur noir critique quant au bilan de Barack Obama.

Toute la communauté noire de Chicago s’est mobilisée pour la réélection de Barack Obama. Comme ce prêtre qui au milieu de son sermon fait discrètement l’éloge du candidat démocrate. Ou ce responsable d’association anti-violence qui, à la veille du scrutin, démarche les électeurs jusque chez eux pour leur rappeler pour qui voter.

Des derniers jours de campagne jusqu’à la victoire de Barack Obama, plongée au cœur de l’électorat noir américain.

Avec les cow-boys du Texas

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Comté de King, dans le nord-ouest du Texas. 286 habitants, et comme on dit ici, "The Buckle in the Bible Belt", une des régions les plus conservatrices des États-Unis.

John McCain y avait réalisé son plus beau score en 2008, et Romney a fait mieux encore cette année : 96% des voix.

Nous avons voulu savoir qui étaient ces gens sur lesquels le temps n'avaient visiblement pas de prise. Depuis Dallas, c'est quatre heures de route, avec à la fin du voyage une petite ville tous les 50 kilomètres. Et entre, rien sinon des plaines où des buissons sortis d'une terre rouge et sèche luttent contre un vent incessant.

Depuis Paris par téléphone, nous avions pris quelques rendez-vous, et étions attendus. Et si les habitants de Guthrie, la petite capitale du Comté, sont fort courtois, on ne peut pas dire qu'évoquer leurs opinions politiques devant une caméra les ait enthousiasmés.

Après de longues négociations, ils sont pliés au jeu, mais souvent avec réserve, et une crainte non dissimulée. Ils en veulent énormément aux quelques rares médias qui se sont intéressés à eux ces dernières années, dont une équipe de CNN qui a eu bien du mal à recueillir des témoignages. Ils disent être caricaturés comme racistes : alors qu'il y avait eu plusieurs dizaines de votants à la primaire démocrate de 2008, Obama n'avait récolté en novembre de la même année que 8 voix.

La Bible et la constitution des Etats-Unis

Qui sont-ils alors ? D'abord des cow-boys, exactement ceux qu'on a tous vu dans des films, large chapeau, jean et santiags, crachant par terre et la carabine à portée de main. Mais ils sont surtout très pieux, et c'est ce qui frappe le plus. Même si l'église ne se remplit pas autant qu'avant le dimanche matin, pas une phrase, pas un discours sans évoquer Dieu, qui les a choisis pour ce métier qu'ils adorent. Et cette piété s'accompagne d'un attachement viscéral à deux textes: la Bible, bien sûr, et la constitution des États-Unis d'Amérique.

Dans leur esprit à tous, toute politique qui irait à l'encontre de ces deux livres est une hérésie. Voilà pourquoi ils en veulent tant à Barack Obama, et précisons-le, à d'autres présidents avant lui. Les réformes d'Obama, déjà adoptées ou encore en projet, sont pour eux autant d'atteintes aux libertés que leur accorde, disent-ils, la constitution (comme le droit de porter une arme, par exemple) et aux messages de l'Évangile.

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Fabrice Babin à Chicago et Quentin Baulier au Texas