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États-Unis

Qui sont Tim Kaine et Mike Pence, les colistiers d'Hillary Clinton et Donald Trump

Tim Kaine et Mike Pence lors de leur débat télévisé, le 4 octobre.

Tim Kaine et Mike Pence lors de leur débat télévisé, le 4 octobre. - Paul J. Richards - AFP

Les deux candidats à la vice-présidence américaine, colistiers de Donald Trump et Hillary Clinton, se sont affrontés mardi soir lors de leur débat télévisé. Portraits.

Ils se sont affrontés pour la première fois mardi soir. A l'image de leurs candidats, les colistiers d'Hillary Clinton et Donald Trump se sont affrontés mardi soir, pour leur premier et unique débat télévisé. Pour des millions d'Américains, ce rendez-vous était la première occasion de découvrir les deux prétendants à la vice-présidence, un poste occupé actuellement par Joe Biden. Selon un sondage mené par la chaîne CNN, et relayé par Le Monde, plus d'un électeur sur dix aux Etats-Unis n'a jamais entendu parler de ces deux hommes, pourtant désignés au moment des conventions de cet été

Le colistier d'Hillary Clinton, Tim Kaine, sénateur démocrate de Virginie, âgé de 58 ans, et celui de Donald Trump, Mike Pence, gouverneur républicain de l'Indiana, 57 ans, sont en effet tous les deux expérimentés, mais peu connus du grand public. Les présentations ont donc été faites à l'occasion de ce débat, riche en affrontements.

Mike Pence, le chrétien conservateur 

Au sein du Parti républicain, Mike Pence n'est pas un modéré. Au contraire, le gouverneur de l'Indiana, en poste depuis janvier 2013, et qui avait auparavant siégé à la Chambre des représentants pendant douze ans, fait partie de la frange conservatrice du GOP, celle de la droite évangéliste. Comme le souligne le site de France Info, Mike Pence, qui adhère au créationnisme, est un militant anti-avortement déclaré. Il a d'ailleurs adopté en mars dernier, dans son Etat, l'une des lois anti-IVG les plus sévères du pays, qui interdit l'avortement y compris en cas d'anomalie du fœtus. 

Mike Pence a également fait parler de lui pour ses propos et ses propositions ouvertement homophobes. Ainsi, comme le rappelle Libération, il a voté en 2015 une loi discriminatoire autorisant des commerces et restaurants à interdire leur accès aux homosexuels.

Mike Pence.
Mike Pence. © Chip Somodevilla - Getty Images North America - AFP

Tim Kaine, le démocrate centriste et catholique

Tim Kaine, lui, se place du côté de l'aile centriste du parti démocrate. Originaire du Minnesota, avocat de formation, spécialisé dans la défense des droits civiques, il accède au poste de gouverneur de Virginie en 2005, après avoir été maire de la capitale de l'Etat, Richmond.

Elu au Sénat en 2012, il y a été membre du comité des forces armées et du comité des relations étrangères, ce qui lui confère une certaine expérience en matière de politique internationale. Hispanophone, il avait prononcé en 2013 un discours défendant une réforme de la loi sur l'immigration, intégralement en espagnol. De quoi aider Hillary Clinton à conquérir l'électorat latino.

Catholique, Tim Kaine se dit personnellement opposé à l'avortement, ce qui lui vaut quelques critiques au sein de son propre camp. 

Tim Kaine.
Tim Kaine. © Mark Wilson - Getty Images North America - AFP

Un débat agité

Lancés dans l'arène du débat mardi soir, les deux hommes ne se sont pas épargnés. Ils sont immédiatement passés à l'offensive l'un contre l'autre. "Je ne peux pas imaginer comment le gouverneur Pence peut défendre le style égocentrique de Donald Trump, bâti sur les insultes", a déclaré d'entrée de jeu Tim Kaine, décrivant le milliardaire républicain comme un homme qui a "construit sa carrière d'homme d'affaires sur le dos des petites gens".

Il a aussi rappelé que Donald Trump avait pendant des années "scandaleusement menti" sur le lieu de naissance du président Obama et avait traité les Mexicains de "violeurs". "Je ne peux pas imaginer comment vous pouvez le défendre", a répété plus d'une demi-douzaine de fois Tim Kaine à son adversaire.

"Notre campagne est basée sur les insultes?", a riposté Mike Pence. "Ce n'est rien comparé à Hillary Clinton qui a traité de pitoyables la moitié des supporteurs de Donald Trump". Le républicain a dénoncé la "politique étrangère faible" dont Hillary Clinton était "l'architecte" du temps où elle était secrétaire d'Etat, qui a plongé selon lui le Moyen-Orient dans la tourmente. "L'Amérique est moins en sécurité aujourd'hui. C'est indéniable", a-t-il fait valoir.

Le débat de mardi était le seul entre les deux candidats à la vice-présidence, dont le rôle principal sera, pour celui qui gagne le 8 novembre, de remplacer le président en cas de décès ou de démission.

Adrienne Sigel