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États-Unis

Présidentielle américaine : avantage Obama lors du deuxième débat

Obama et Romney lors de leur deuxième débat, le 16 octobre

Obama et Romney lors de leur deuxième débat, le 16 octobre - -

Le deuxième round entre Mitt Romney et le président sortant ce mardi a montré un Barack Obama très offensif. Retour sur les moments forts d'un débat intense.

Pour ce deuxième débat, Barack Obama avait rangé sa pédagogie de président faisant la leçon à Mitt Romney pour endosser un costume de candidat beaucoup plus offensif. Et le changement a payé. A l'issue d'un face-à-face tendu, mardi soir, le président sortant a repris la tête dans l'opinion et refait le retard accumulé depuis son premier débat perdu. Retour sur les temps fort du débat tendu.

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"Nous avons perdu quatre des nôtres"

• L'attentat de Benghazi

Lors d'échanges tendus, le président américain Barack Obama a accusé son adversaire républicain Mitt Romney d'avoir fait de l'attaque du consulat de Benghazi, le 11 septembre dernier, une affaire politique.

Les républicains reprochent au gouvernement démocrate du président Obama des failles en matière de sécurité et de renseignement avant l'assaut du consulat et brocardent leurs opposants pour avoir tardé à reconnaître qu'il s'agissait d'un "attentat terroriste" impliquant Al-Qaïda. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton et l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice sont particulièrement visées par les républicains. La veille, Hillary Clinton avait publiquement endossé la responsabilité de la gestion de cette affaire.


"Suggérer qu'une personne de mon équipe, qu'il s'agisse de la secrétaire d'Etat, de notre ambassadrice à l'ONU, ou de qui que ce soit, ferait de la politique politicienne (...) au moment où nous avons perdu quatre des nôtres, c'est insultant", a rétorqué Obama.

"Ce n'est pas ce que nous faisons. Ce n'est pas ce que je fais en tant que président, ce n'est pas ce que je fais en tant que commandant en chef", a-t-il poursuivi, le regard dur ancré dans celui de son adversaire.

• Les "47%"

Cette carte qu'il avait choisi de ne pas utiliser lors du permier débat, Barack Obama l'a finalement jouée mardi soir. Revenant sur la bourde de Mitt Romney au sujet des 47% d’Américains non imposables, Barack Obama a insisté : Mitt Romney "a dit à huis clos que 47% (des habitants) du pays se considèrent comme des victimes qui refusent de prendre leurs responsabilités. Réfléchissez à ceux dont il parlait".

"Je me préoccupe de 100% des Américains. Je veux que 100% des Américains aient un avenir brillant et prospère", a aussitôt rétorqué Mitt Romney.

• Les riches

Le président Obama a accusé son adversaire de ne vouloir favoriser que les plus riches Américains. "Le gouverneur Romney dit qu'il a un programme en cinq points, il n'a pas de programme en cinq points, son programme tient en un point: s'assurer que les plus aisés puissent jouer avec des règles différentes".

"Cela a été sa philosophie dans le secteur privé, cela a été sa philosophie comme gouverneur et cela a été sa philosophie comme candidat à la présidentielle", a attaqué le président sortant à l'adresse de son concurrent.

"Vous pouvez délocaliser des emplois à l'étranger et obtenir des exemptions d'impôts pour cela. Vous pouvez investir dans une entreprise, licencier ses employés et les dépouiller de leurs retraites: c'est exactement la philosophie de la dernière décennie, c'est ce qui a étranglé les familles de la classe moyenne", a encore dit le président Obama.

• La politique énergétique

Les échanges entre les candidats sur les questions énergétiques ont été particulièrement vifs. Le président sortant a accusé son adversaire républicain de vouloir laisser les compagnies pétrolières "écrire la politique énergétique" des Etats-Unis.

Les deux candidats se sont mutuellement interrompus une demi-douzaine de fois, chacun tentant de faire valoir sa conception de ce dossier. "Ce n'est pas vrai, gouverneur Romney", a affirmé un Barack Obama bien plus offensif que lors du premier débat, le 3 octobre.

"Ce n'est pas vrai, gouverneur Romney", a affirmé un Barack Obama bien plus offensif que lors du premier débat, le 3 octobre à Denver dans le Colorado, alors que Mitt Romney lui reprochait d'avoir mis des embûches à l'exploitation pétrolière sur les terrains publics.

Alors que tous deux tentaient de prendre la parole, Mitt Romney a même dit à son adversaire en vue de l'élection présidentielle du 6 novembre: "vous aurez l'occasion dans un moment" de vous exprimer, provoquant une réaction du public.


"La Chine triche depuis des années"

• La Chine

Le président américain Barack Obama a ironisé sur la fermeté affichée à l'égard de Pékin de son adversaire républicain Mitt Romney, qui reproche à l'administration Obama son manque de fermeté envers la Chine.

"Gouverneur, vous êtes la dernière personne qui va se montrer ferme envers la Chine", a lancé le président démocrate alors que Mitt Romney n'a cessé de promettre que s'il était élu, il sévirait à chaque fois que Pékin tenterait de "tricher" sur la valeur de sa monnaie.

Magali Rangin avec AFP