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États-Unis

Obama et Romney bons amis ?

Barack Obama et Mitt Romney gala caritatif autour de l'archevêque de New York

Barack Obama et Mitt Romney gala caritatif autour de l'archevêque de New York - -

Jeudi soir, Obama et Romney se sont retrouvés cote à cote dans un diner de gala, à New York. Une tradition étonnante, où l'humour remplace l'agressivité de la campagne électorale, avec l'espoir de grappiller quelques points dans les sondage. Récit étonné et teinté d'humour de notre correspondant à New York.

Ils sont incroyables ces Américains. Cela fait dix ans que je les fréquente assidûment et ils ne cessent de m'étonner. Ce dîner surréaliste jeudi soir où l'on voit Obama et Romney bons amis en smoking se tapant sur l'épaule... Oui, je sais c'est une tradition de la vie politique américaine mais quand même.

Depuis 1946 les deux candidats se doivent de faire une trêve en pleine campagne pour participer à ce gala caritatif autour de l'archevêque de New York. Et les voilà tout sourires échangeant des bons mots, eux qui deux jours plus tôt se disputaient comme des chiffonniers devant 65 millions de téléspectateurs pour le deuxième de leurs trois face à face télévisés.

Une trêve qui n'en est pas une

Ils ont d'ailleurs été plutôt drôles, l'un et l'autre. C'est ce qu'on attend d'eux ce soir là : que leur entourage leur écrive une ou deux blagues qui seront rejoués en boucle pendant vingt quatre heures. Et l'on retrouve là une autre tradition américaine, moins commune chez nous, l'auto-dérision. Mitt Romney qui se moque de son propre train de vie de millionnaire. "Ça fait du bien de pouvoir se relaxer ce soir et de s'habiller comme à la maison", dit il en smoking et noeud papillon blanc de la meilleure facture. Barack Obama qui se moque de sa piètre performance au premier débat : "j'ai été très bon pour le second débat, très reposé, il faut dire que j'avais fait une longue sieste pendant le premier débat".

Evidemment rien n'est laissé au hasard pour cette trêve qui finalement n'en est pas une. Il convient juste pour les deux candidats de s'affronter sur un autre terrain et tenter de surpasser l'autre dans le registre de l'humour décontracté. C'est pour cela d'ailleurs qu'ils acceptent de jouer le jeu. Avec des sondages tellement serrés, le moindre point est bon à grappiller, de ces points de dernière minute que l'on gagne sur l'image et la personnalité, plus du tout le fond. On évitera juste de s'interroger sur la sincérité des deux acteurs principaux. Et cela aussi c'est une tradition américaine, on ne sait jamais si l'on a atteint un sommet de civilité ou d'hypocrisie.

A New York et Jean-Bernard Cadier