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Présidentielle américaine : Obama et Romney sur un ring

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Se coupant la parole à de nombreuses reprises, s'invectivant et n'hésitant pas à se dresser physiquement l'un devant l'autre, les adversaires se sont livrés à une joute musclée.

C'était la riposte d'Obama. Le président sortant n'avait pas droit à l'erreur, après son premier débat raté du 3 octobre dernier. Barack Obama s'est donc montré pugnace et offensif, n'hésitant pas à couper la parole à son adversaire à maintes reprises. Décryptage de la gestuelle des candidats.

Obama debout

Alors qu'au cours du premier débat, Barack Obama était apparu effacé, absent et pressé d'en finir, il s'est montré ce mardi bien plus mordant et belliqueux. En showman maîtrisant parfaitement les codes d'une intervention en public, il a tour à tour souri, parfois fait rire la salle, est devenu grave en évoquant les cercueils qu'il était allé accueillir après l'attaque contre le consulat de Benghazi en Libye.

Ce deuxième débat consistait en une série de questions-réponses avec le public. Un exercice dans lequel le président américain s'est montré plus à l'aise que son adversaire Mitt Romney. François Durpaire, écrivain, interviewé sur BFMTV l'explique : "Alors que les adversaires étaient censés rester assis et attendre que l’autre se soit exprimé, Barack Obama avait choisi, lui, de se lever, et, avant que Mitt Romney ait fini sa phrase venait se positionner à côté de lui". Il s'agissait de séduire les indécis, des électeurs plutôt centristes, mais sans les effrayer par une attitude trop "agressive".

La modératrice, la journaliste de CNN, Candy Crowley, a dû recadrer le débat à plusieurs reprises, et intervenir tantôt pour que Barack Obama laisse répondre son adversaire, tantôt pour que Mitt Romney regagne sa chaise. ABC news a compilé les moments les plus houleux du débat, nécessitant l'intervention de la modératrice.

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Benghazi ou le moment le plus tendu du débat

Mais c'est au moment de l'évocation de l'attaque de Benghazi que les propos ont été le plus tendu. Candy Crowley a repris Mitt Romney qui accusait Barack Obama d’avoir attendu 14 jours pour qualifier l’attaque de Benghazi d’”acte terroriste”. "C'est ce qu'il a fait" a corrigé la modératrice, applaudie par le public."Vous avez les transcriptions" a aussitôt rétorqué Obama.

Dans sa réponse sur l'attaque du consulat américain de Benghazi, en Libye, le regard fixé dans les yeux de son adversaire, Barack Obama a dénoncé les propos "insultants" de Mitt Romney, debout à quelques mètres de lui.

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Mordant

Plus agressif dans la gestuelle, il a pointé le doigt vers la poitrine de son adversaire à plusieurs reprises, Barack Obama a aussi été mordant dans les mots. Il a d'emblée attaqué Romney sur la question des riches, accusant son adversaire de ne vouloir que les favoriser. "Le gouverneur Romney dit qu'il a un programme en cinq points, il n'a pas de programme en cinq points, son programme tient en un point : s'assurer que les plus aisés puissent jouer avec des règles différentes" a t-il ainsi attaqué.

Obama a également accusé son adversaire d'être plus à droite que le très impopulaire George W. Bush sur les questions de société.

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La tension, déjà vive, est encore montée lorsque les deux candidats ont tenté de faire valoir leurs arguments sur l'énergie. Barack Obama a accusé son adversaire de vouloir laisser les compagnies pétrolières "écrire la politique énergétique" des Etats-Unis. Tous deux se sont alors mutuellement interrompus une demi-douzaine de fois.


Mitt Romney moins souriant

Les observateurs ont noté que l'ancien gouverneur du Massachusetts, qui est apparu plus mécanique, ne s'est jamais départi de son sérieux. Et son sourire s'est fait plus rare au fur et à mesure du débat.

Après le débat, le président est lui resté longtemps dans la salle du débat, détendu, extrêmement souriant, discutant avec les uns et les autres, et signant le programme de la soirée pour tous ceux qui le lui demandaient. Mitt Romney était, lui, surtout entouré de ses fils.

Magali Rangin