La Nouvelle-Orléans: ce que l'on sait de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait au moins quatorze morts

Au moins quinze personnes ont été tuées dans une attaque au véhicule-bélier dans un quartier touristique de La Nouvelle-Orléans, visant des personnes célébrant le Nouvel An, au cours de laquelle deux policiers ont aussi été blessés par balles.
· Au moins 14 morts et 35 blessés, le suspect tué par la police
Le conducteur d'un pick-up a foncé dans la foule à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Au moins 15 personnes sont mortes et 35 autres ont été blessées, selon un communiqué du médecin légiste Dr Dwight McKenna diffusé par le New York Times et le Guardian. Le FBI a par la suite précisé que le bilan était de 14 victimes et que l'assaillant avait également ététué.
L'attaque a eu lieu en pleine nuit, vers 3h15, heure locale dans une zone bondée où des fêtards célébraient le Nouvel An entre Canal et Bourbon Street, dans le quartier historique et festif, connu sous le nom de "French Quarter" (quartier français). Renommé pour ses restaurants, ses bars et ses clubs de jazz, ce quartier héberge également des cabarets ainsi que des lieux accueillant des personnes de la communauté LGBT.
L'auteur de l'attaque a également ouvert le feu sur des policiers, deux ont été blessés. "Cet homme, l'auteur des faits, a tiré sur nos agents depuis son véhicule quand il a accidenté. Deux d'entre eux ont été touchés. Leur état est stable", a déclaré la cheffe de la police locale Anne Kirkpatrick.
Les agents "ont riposté" à ces tirs et "la victime a été touchée et son décès a été constaté sur place", a précisé dans un communiqué le New Orleans Police Department.
Un camion blanc a franchi une barricade "à grande vitesse", ont déclaré des témoins, Jim et Nicole Mowrer, à la chaîne CBS. "Une fois qu'il nous a dépassés, nous avons entendu des coups de feu, nous avons vu la police courir dans cette direction", a raconté Nicole Mowrer.
"Une fois que les coups de feu ont cessé, nous sommes restés cachés jusqu'à ce que les coups de feu cessent, nous sommes sortis dans la rue et nous avons rencontré beaucoup de personnes qui avaient été touchées, nous voulions voir ce que nous pouvions faire pour les aider", a-t-elle ajouté.
Le conseiller municipal de la Nouvelle-Orléans Jean-Paul Morrell a déclaré à CNN que les barrières de Bourbon Street étaient en cours de réparation, précisant que le suspect a roulé sur le trottoir.
• Le suspect, un ancien militaire américain de 42 ans
L'homme suspecté a été identifié par le FBI comme Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain de 42 ans, a annoncé la police fédérale dans un communiqué.
"Le sujet a été identifié comme Shamsud-Din Jabbar, 42 ans, un citoyen américain du Texas", précise le FBI. "Il conduisait un pick up Ford, qui avait été apparemment loué", poursuit ce communiqué.
Shamsud-Din Jabbar est un ancien militaire qui avait un casier judiciaire. "Il s'agit d'un vétéran de l'armée, nous pensons qu'il a quitté l'armée de manière régulière, mais nous sommes en train de travailler pour obtenir toutes ces informations", a déclaré Alethea Duncan, agent spécial du FBI, à propos du suspect décédé.
II avait un drapeau de Daesh dans son pick-up, selon l'agence fédérale. "Un drapeau de l'État islamique a été trouvé dans le véhicule, et le FBI travaille à déterminer les associations et affiliations potentielles de l'individu avec des organisations terroristes", écrit le FBI.
Par ailleurs, lors d'un court discours depuis la résidence de Camp David, Joe Biden a indiqué, sur informations du FBI, que le suspect avait publié des vidéos sur les réseaux sociaux juste avant l'attaque, expliquant qu'il était "inspiré par l'Etat islamique". Selon lui, ces vidéos témoignent d'un "désir de tuer" chez le suspect.
Lors d'une conférence de presse, l'agente du FBI Alethea Duncan a déclaré que le FBI "ne pense pas qu'il soit le seul responsable."
"Nous demandons à ceux qui ont connu ce monsieur dans les dernières heures de nous contacter", a-t-elle déclaré indiquant rechercher "activement" d'éventuels complices.
· Une attaque "terroriste"
L'auteur de l'attaque voulait "écraser le plus de personnes qu'il pouvait", a déclaré à la presse une responsable de la police de la ville américaine, Anne Kirkpatrick. "Il était farouchement déterminé à provoquer un carnage", a-t-elle insisté.
"Il ne s’agissait pas d’une affaire de conduite sous l’emprise de l’alcool. C’était plus complexe et plus grave, d’après les informations dont nous disposons actuellement", a-t-elle ajouté.
"Son comportement était tout à fait intentionnel. Cet homme essayait de renverser autant de personnes que possible", a poursuivi Anne Kirkpatrick.
Dans un communiqué publié sur X, le FBI a dit enquêter sur ces faits en tant qu'"acte de terrorisme".
Face à la presse, l'agente du FBI Aletha Duncan a également précisé les autorités avaient retrouvé un "engin explosif improvisé" sur les lieux du drame. "Nous tentons de confirmer s'il s'agit ou non d'un appareil actif et en fonction", a ajouté l'agente fédérale.
La Nouvelle-Orléans est l'une des destinations les plus visitées des États-Unis et l'incident s'est produit peu de temps avant que la ville n'accueille un grand match de football américain, le Sugar Bowl, opposant les équipes de l'université de Géorgie et de Notre-Dame.
Selon la municipalité, les effectifs des forces de l'ordre avaient été augmentés pendant la période du Nouvel An, les autorités se préparant à une grosse affluence dans les rues. Le service de police de la ville avait ainsi annoncé des effectifs "au complet, aidés par 300 agents supplémentaires provenant d'organismes partenaires chargés de l'application de la loi", notamment à cheval et patrouillant dans des unités banalisées.
· Joe Biden déclare que les Etats-Unis "ne toléreront aucune attaque"
Le président américain Joe Biden, qui s'est dit "continuellement informé depuis tôt ce matin" sur la situation à la Nouvelle-Orléans, déclare que les États-Unis "ne toléreront aucune attaque."
"J'ai demandé à mon équipe de veiller à ce que toutes les ressources soient disponibles pendant que les forces de l'ordre fédérales, étatiques et locales travaillent assidûment pour faire la lumière sur ce qui s'est passé le plus rapidement possible", a écrit Joe Biden, dans un communiqué.
Son successeur, Donald Trump, a de son côté qualifé l'attaque "d'acte malfaisant" en faisant un lien avec l'immigration illégale avant même que des informations sur le suspect n'aient été dévoilées.
"Quand j’ai dit que les criminels qui arrivent sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays, cette affirmation a été constamment réfutée par les démocrates et les faux médias, mais elle s’est avérée vraie", a écrit le futur locataire de la Maison Blanche sur sa plateforme Truth Social.
La maire de La Nouvelle-Orléans LaToya Cantrell a affirmé lors d'une conférence de presse que sa ville a été "touchée par une attaque terroriste".
Sur X, le gouverneur républicain de Louisiane Jeff Landry a de son côté dénoncé un "acte horrible de violence" et appelé à "prier pour toutes les victimes et les secours sur place".
Le président Français Emmanuel Macron a adressé mercredi sur X ses "pensées" aux "familles des victimes et aux blessés" de l'attaque à la Nouvelle-Orléans, ville "si chère au coeur des Français". Le chef de l'Etat a aussi exprimé son émotion "au peuple américain dont nous partageons la peine". Emmanuel Macron s'était rendu en décembre 2022 à la Nouvelle-Orléans, fondée au début du XVIIIe siècle par des colons français, et aujourd'hui "frappée par le terrorisme", selon le président.
"Il n'y a pas d'excuse pour une telle violence", a de son côté estimé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.