Expulsions de migrants: le président colombien accuse Trump de défendre une "thèse fasciste"

Le président colombien Gustavo Petro prononce un discours lors d'une cérémonie militaire à l'école militaire Jose Maria Cordova à Bogota, le 31 mai 2024. - Raul ARBOLEDA / AFP
Le président américain Donald Trump défend une "thèse fasciste" en traitant les migrants illégaux aux États-Unis comme des criminels, a affirmé ce vendredi 31 janvier son homologue colombien Gustavo Petro.
"Criminaliser un groupe de population est une thèse fasciste", a déclaré Gustavo Petro, interviewé par la chaîne de télévision Univision, quelques jours après sa virulente passe d'armes avec Donald Trump au sujet des expulsions de migrants.
"Cette attitude visant à criminaliser des groupes de population pour obtenir les applaudissements d'une majorité est exactement la même que celle utilisée par Hitler envers les Juifs", a-t-il ajouté. Donald Trump "me qualifie de socialiste, je préfère être socialiste que fasciste", a-t-il insisté.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, avait refusé le 26 janvier de permettre l'arrivée d'avions militaires américains transportant des expulsés colombiens, inquiet pour la "dignité" des personnes à bord.
Après des heures de tensions et l'annonce de sanctions douanières réciproques, "l'impasse" avait été finalement surmontée, selon Bogota, et Washington a levé sa menace d'imposer des droits de douane sur tous les biens colombiens entrant aux États-Unis d'abord de 25%, puis 50% au bout d'une semaine.
De premiers groupes de migrants rapatriés
Donald Trump s'est vanté d'avoir écrasé son homologue colombien qui a été vertement critiqué dans son pays, allié de longue date des États-Unis dans la guerre contre la drogue.
Le gouvernement colombien a proposé vendredi de prendre en charge le transport aérien et maritime de ses citoyens qui vont être expulsés des États-Unis, afin de garantir qu'ils ne voyagent pas menottés.
Mardi et mercredi, des avions militaires et civils colombiens ont rapatrié à Bogota les premiers groupes de migrants. Selon Gustavo Petro, cela a permis à plusieurs centaines de Colombiens, parmi lesquels plusieurs enfants, de rentrer dans leur pays dans des conditions "dignes". Aucun d'entre eux n'était un "délinquant confirmé", a-t-il ajouté.
La Colombie s'attend au retour de quelque 27.000 migrants dont les ordres d'expulsion ont été signés ces six derniers mois par l'administration Trump ou celle de son prédécesseur démocrate Joe Biden, a indiqué à l'AFP une source de la présidence.