Etats-Unis: un candidat républicain provoque un tollé après des propos sexistes

John Kasich, le 22 février 2016. - Paul J. Richards - AFP
John Kasich, l'un des cinq candidats républicains à la Maison Blanche encore en lice, qui s'est fait connaître en France en arrivant deuxième lors de la primaire du New Hampshire, s'est attiré les foudres des internautes après avoir indiqué lundi qu'en 1978, des femmes étaient sorties de leur cuisine pour militer pour sa campagne.
"Nous avons tout simplement une armée de gens, et de nombreuses femmes ont quitté leur cuisine pour aller faire du porte-à-porte et installer des affiches pour moi", a déclaré le gouverneur de l'Ohio (nord) lors d'une rencontre avec des électeurs à Fairfax (Virginie, est) lundi matin.
Tacle de Clinton
Des propos qui ont déplu à une future infirmière qui se trouvait dans l'assistance:
"Je viendrai vous soutenir mais je ne sortirai pas de ma cuisine" ce faisant, a-t-elle lancé, en préambule d'une question sur l'opportunité de couper les vivres de l'organisation Planned Parenthood, un réseau de 700 centres de santé aux Etats-Unis où sont notamment pratiquées des interruptions volontaires de grossesse (IVG), ce qui lui vaut les foudres des militants anti-avortement.
Dans le camp adverse, la candidate à l'investiture du parti démocrate Hillary Clinton n'a pas manqué d'y aller de sa petite remarque pour dénoncer ces propos jugés sexistes.
"Nous sommes en 2016. La place d'une femme est... où elle le décide", a lancé l'ancienne secrétaire d'Etat américaine sur Twitter lundi.
"Je suis désolé"
Face à la polémique déclenchée par les propos de John Kasich, le porte-parole de sa campagne pour la présidentielle Chris Schrimpf a dans un premier temps précisé à des médias que "de nombreuses équipes du début de la campagne étaient constituées de femmes au foyer, et essayer de déformer ses propos en quelque chose d'autre est simplement de la politique du désespoir".
Interrogé lundi par des reporters à Charlottesville (Virginie) sur le tweet de Clinton, John Kasich a affirmé être "complètement d'accord" avec les propos de l'ancienne Première dame. Mais le candidat a fini par présenter ses excuses:
"Je suis plus que content de dire 'Je suis désolé' si j'ai offensé quelqu'un quelque part, mais le but n'était pas d'être injurieux", a expliqué John Kasich, s'exprimant auprès de la chaîne américaine CNN. "Et si vous entendez la totalité (du discours, Ndlr), vous comprendrez quel était le contexte".
Pas sûr toutefois que cela ait suffit à éteindre la colère des féministes. A Richmond, la capitale de l'Etat de Virginie où John Kasich tenait un meeting lundi soir, des femmes ont brandi un panneau sur lequel était écrit "J'ai quitté la cuisine pour venir à cette manifestation".