Élections présidentielles américaines 2024
Élections américaines

Un "enfer qui se profile": la gauche française inquiète après la victoire de Trump à la présidentielle américaine

Donald Trump lors de son discours après l'annonce d'une partie des résultast de l'élection présidentielle américaine le 6 novembre 2024 à West Palm Beach en Floride

Donald Trump lors de son discours après l'annonce d'une partie des résultast de l'élection présidentielle américaine le 6 novembre 2024 à West Palm Beach en Floride - Jim WATSON / AFP

Si l'ensemble de la gauche partage son inquiétude face au retour au pouvoir de Donald Trump, chacun tire ses propres conclusions face à cette séquence.

La consternation règne en France parmi les élus de gauche ce mercredi 6 novembre après la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Tous font part de leur angoisse face au retour au pouvoir du républicain au discours réactionnaire et anti-migrants.

"Catastrophe planétaire"

L'amertume générale est bien résumée par les propos de l'ancienne insoumise Clémentine Autain sur X:

"Les Américains ont choisi un milliardaire de 78 ans, climato-négationniste, condamné au pénal et pour qui les migrants mangent les chats et les chiens. Plutôt qu’une femme, qui alerte sur la menace fasciste, et défend le droit à l'avortement", écrit celle qui siège désormais avec les députés écologistes, après avoir rompu avec Jean-Luc Mélenchon.

En référence à l'isolationnisme prôné par Donald Trump, Clémentine Autain ajoute: "C'est une catastrophe planétaire, dont les Ukrainiens et les Palestiniens seront les victimes plus encore."

Même tonalité chez ses partenaires. La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, parle d'un "enfer qui se profile", l'insoumise Clémence Guetté d'un "drame", tandis que la socialiste Carole Delga évoque son "immense inquiétude".

Pour autant, chacun tire ses propres conclusions politiques de cette séquence. Pour les insoumis, le succès du républicain Donald Trump face à la démocrate Kamala Harris démontre la nécessité de porter une ligne radicale à gauche. "Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche: il n’y en avait pas", affirme ainsi Jean-Luc Mélenchon sur X, ajoutant:

"Quand il n’y a plus de gauche, il n’y a pas de limite à droite. Quand il n’y a pas de bataille de programme, l’élection devient un casting. La victoire de Trump est la conséquence imparable de cette situation."

Politique "non alignée", Europe forte

Plus généralement, les différents partis de gauche rejouent un classique sur le plan international, entre ceux qui réaffirment le besoin d'une politique "non-alignée" et ceux qui insistent surtout sur la nécessité de passer par une Europe forte.

Les insoumis sont dans le premier camp. "Cette élection rappelle l'urgence pour la France d'une politique internationale indépendantiste, non alignée et altermondialiste", estime Clémence Guetté. Chez les communistes, le premier secrétaire Fabien Roussel appelle également à "acter que nous ne sommes plus alignés derrière les États Unis et ses guerres".

Les socialistes plaident également pour une émancipation vis-à-vis des États-Unis, mais insistent pour ce faire sur l'Union européenne. Laquelle "n'est pas le 51e État américain" et "doit désormais prendre conscience de sa propre force et mesurer sa responsabilité", selon le premier secrétaire Olivier Faure.

"Nous sommes désormais, en Europe, seuls face à notre destin. À nous de montrer ce que nous sommes et aspirons à être", juge également Raphaël Glucksmann, leader de Place publique et tête de liste pour le PS lors des dernières élections européennes.

Baptiste Farge