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Donald Trump

"Il viole la loi et la Constitution": forte mobilisation citoyenne contre Donald Trump à travers les États-Unis

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Des millions d'habitants des États-Unis ont manifesté, ce samedi, contre Donald Trump, accusé d'être devenu "un roi". Plus de 2.700 manifestations ont été organisées à travers le pays.

Un nombre important de manifestants ont exprimé, ce samedi 18 octobre, leur colère contre Donald Trump à travers les États-Unis, de New York à San Francisco, lors d'une grande journée de mobilisation nationale diabolisée par la droite, qui fustige un mouvement "de haine contre l'Amérique".

Rassemblés autour du cri de ralliement "No Kings" ("Pas de rois"), des millions d'Américains ont marché dans les rues pour protester contre "la prise de pouvoir autoritaire" du président républicain, ont fait savoir les organisateurs.

Plus de 2.700 rassemblements dans le pays

"Il est urgent que tout le monde se mobilise et fasse tout son possible pour résister à la chute de la démocratie que nous connaissons", a insisté auprès de l'AFP Hannah Foster, 41 ans, employée d'une entreprise de bijoux présente dans le cortège de plusieurs milliers de personnes s'étant élancé à la mi-journée à New York depuis la célèbre place Times Square.

"Je crains que les États-Unis ne deviennent, comme c'est déjà le cas d'une certaine manière, un régime très cruel, malhonnête et autoritaire, où la dignité et les droits des personnes ne sont plus respectés", abonde Colleen Hoffman, une retraitée.

De New York à Los Angeles, en passant par des petites villes du centre des Etats-Unis, environ 7 millions de personnes ont pris part à plus de 2.700 rassemblements, selon les organisateurs.

Dans la capitale Washington, un important rassemblement s'est également tenu à proximité du Congrès, la foule exhortant en choeur Donald Trump à "partir", tandis qu'en Floride, des manifestants brandissaient des pancartes montrant le président grimé en Staline et en reine d'Angleterre à proximité de sa résidence à Mar-a-Lago, où il passe le week-end.

"Je ne suis pas un roi"

Alors qu'il avait menacé en juin de répondre aux manifestants avec une "très grande force", le président a seulement commenté cette semaine sur Fox News: "Ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi."

Mais plusieurs figures de son parti sont elles allées jusqu'à apparenter les manifestants à des terroristes. Parlant d'une "mobilisation haineuse contre l'Amérique", le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a lancé: "Je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas", en référence à cette mouvance politique récemment classée comme "organisation terroriste" par le président.

Faisant comme un pied de nez à cette rhétorique, plusieurs manifestants affichaient samedi des costumes incongrus de pingouin, grenouille ou encore d'hippopotame, d'autres brandissant fièrement le drapeau américain.

A travers le pays, diverses pancartes montrant Donald Trump grimé en Staline, en reine d'Angleterre ou encore en Roi Soleil ont été observées dans les cortèges, où résonnaient des chants appelant le républicain à quitter le pouvoir.

En réponse, le président américain a publié une série de vidéos générées par intelligence artificielle sur sa plateforme Truth Social, le représentant sous les traits d'un roi. Dans l'une d'elles, il apparaît coiffé d'une couronne et aux commandes d'un avion de chasse qui largue ce qui semble être des excréments sur des manifestants anti-Trump.

Bouleversement depuis son retour au pouvoir

Mi-juin, une première journée de mobilisation organisée par le collectif "No Kings" qui regroupe quelque 300 associations avait rassemblé des millions de personnes de tout âge, la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.

Le même jour, Donald Trump fêtait son 79e anniversaire avec une parade militaire en grande pompe dans les rues de la capitale américaine.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l'équilibre démocratique américain en empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des États et en menaçant ses opposants de représailles judiciaires.

"Il viole complètement la loi et la Constitution", tempête auprès de l'AFP, Ashley, 37 ans, une manifestante rencontrée dans le quartier de Forest Hills à New York.

"Ils sont en train de détruire la démocratie", dénonce Isaac Harder, un lycéen rencontré par l'AFP à Washington, où entre 8.000 et 10.000 personnes ont manifesté, selon les estimations. "Ce n'est pas l'Amérique, c'est du fascisme", ajoute-t-il.

Cette nouvelle journée de mobilisation survient en pleine paralysie budgétaire de l'État fédéral et alors que Donald Trump a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour selon lui lutter contre l'immigration illégale et la criminalité.

Un appel à manifester relayé par Kamala Harris

En signe de contestation, plusieurs défilés se sont tenus dans les villes où Donald Trump a envoyé la Garde nationale comme à Chicago ou Los Angeles, où les organisateurs prévoyaient de défiler avec un ballon géant représentant le président américain comme un enfant portant une couche.

"Ne laissez pas Donald Trump et les Républicains vous intimider et vous réduire au silence", a exhorté tôt samedi le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer dans un message sur X.

Un appel à manifester également relayé par la candidate malheureuse à la présidentielle de 2024 Kamala Harris et la star d'Hollywood Robert De Niro.

A.B avec AFP