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Donald Trump sanctionne la Cour pénale internationale après ses actions contre Israël et les États-Unis

Le président américain, Donald Trump, le 6 février 2025

Le président américain, Donald Trump, le 6 février 2025 - Ting Shen / AFP

Le président des États-Unis accuse la Cour pénale internationale (CPI) d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël". Dans son viseur: des enquêtes de l'instance contre des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.

Le président américain Donald Trump a signé ce jeudi 6 février un décret prévoyant des sanctions contre la Cour pénale internationale, accusée d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël".

Le texte, diffusé par la Maison Blanche, interdit l'entrée aux États-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu'aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d'enquête de la CPI.

Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux États-Unis par ces mêmes personnes.

Les Pays-Bas expriment leurs "regrets"

Les noms des individus visés n'ont pas été rendus publics dans l'immédiat. De précédentes sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 avaient visé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.

Selon le texte diffusé par la Maison Blanche, la CPI a "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et notre proche allié Israël", des références aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan et de militaires israéliens dans la bande de Gaza.

Les Pays-Bas, qui abritent la Cour pénale internationale, ont fait part de leurs "regrets" après l'annonce du décret.

"Le travail de la Cour est essentiel pour le combat contre l'impunité", a soutenu le ministre néerlandais des Affaires étrangères Caspar Veldkamp sur le réseau social X.

Les républicains américains et de nombreux démocrates s'étaient indignés de l'émission d'un mandat d'arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, reçu mardi par le président américain, ainsi que contre l'ancien ministre de la Défense israélien Yoav Gallant.

Ses juges ont estimé qu'il y avait des "motifs raisonnables" de soupçonner les deux hommes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour la guerre à Gaza, qui a suivi l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Les États-Unis et Israël ne sont pas membres de la CPI

Benjamin Netanyahu avait qualifié la décision d'antisémite, tandis que l'ancien président américain, le démocrate Joe Biden, avait qualifié de "scandaleux" les mandats d'arrêt contre les Israéliens.

Ni les États-Unis ni Israël ne sont membres de la CPI, une juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, la Cour établie à La Haye compte aujourd'hui 124 États membres et n'a prononcé depuis sa création qu'une poignée de condamnations.

Le décret de Donald Trump est annoncé peu après qu'il a provoqué une commotion internationale en déclarant que les États-Unis allaient prendre possession de la bande de Gaza et en assurer le développement économique et immobilier, tandis que les Palestiniens qui y résident seraient déplacés, dans des conditions qu'il n'a pas précisées, vers un ou plusieurs pays voisins.

Ce vendredi matin, la CPI a condamné dans un communiqué la décision du président américain "visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial"." "La Cour soutient fermement son personnel et s'engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d'atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie", a ajouté la CPI. Le président du Conseil européen Antonio Costa s'est également opposé à ce décret, jugeant qu'il "menace" l'"indépendance" de la CPI.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui remercié Donald Trump sur X, estimant que cette décision reviendra à défendre "l'Amérique et Israël contre la cour corrompue anti-américaine et antisémite qui n'a aucune compétence ou base pour s'engager dans une guerre juridique contre nous."

"Je félicite vivement le président Trump", a également réagi Gideon Saar, le ministre israélien des Affaires étrangères. "La CPI poursuit de façon agressive les dirigeants élus d'Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient", a-t-il jugé, avançant qu'elle n'avait aucune légitimité dans la mesure où "Israël et les États-Unis ne sont pas parties au Statut de Rome et ne sont pas membres de la CPI".

B.F avec AFP