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Donald Trump affirme que Recep Tayyip Erdogan "en sait plus que quiconque sur les élections truquées"

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Donald Trump a reçu le président turc ce jeudi à Washington. Il a notamment souligné la longévité de certains chefs d'État, qui la doivent souvent à une répression systématique de toute opposition comme ce qui est reproché à Recep Tayyip Erdogan.

"Il en sait plus que quiconque sur les élections truquées", a lancé ce jeudi 25 septembre Donald Trump, en pointant son invité Recep Tayyip Erdogan, à l'heure où l'opposition et les médias subissent en Turquie une vaste répression.

Assis jeudi aux côtés de son homologue turc dans le Bureau ovale, le président américain note que ce dernier était resté son "ami" pendant son "exil politique", dû justement à une élection selon lui "truquée". Ce terme d'"exil" fait référence à la durée du mandat de son prédécesseur démocrate, Joe Biden.

Le milliardaire républicain persiste à dire que la victoire du démocrate contre lui en 2020, confirmée par de multiples décisions de justice, est le résultat d'une fraude électorale massive.

"C'est un gars aux idées très arrêtées"

De Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir en Turquie depuis 2014, Donald Trump a aussi dit jeudi: "C'est un homme dur. C'est un gars aux idées très arrêtées. D'habitude je n'aime pas les gens qui ont des idées arrêtées, mais j'apprécie toujours celui-ci".

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Le principal parti d'opposition en Turquie est visé par des enquêtes et arrestations à répétition, dont la plus frappante a été celle du maire d'Istanbul. Ekrem Imamoglu, principal rival du chef de l'État, a été interpellé le 19 mars et est toujours détenu.

Donald Trump, qui montre depuis janvier une volonté constante d'écarter les contre-pouvoirs aux États-Unis, est fasciné par les régimes autoritaires. Le républicain souligne volontiers la longévité de certains chefs d'État, qui la doivent souvent à une répression systématique de toute opposition.

Lui-même, au pouvoir de 2017 à 2021, a entamé en janvier son second mandat et évoque parfois la possibilité d'en briguer un troisième, ce que la Constitution américaine interdit.

Le président américain a ainsi complimenté en août le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, aux commandes depuis 22 ans, en estimant que cela démontrait qu'il était "fort et intelligent".

Un scrutin sans véritable opposition en Azerbaïdjan

Ilham Aliev a été élu en février 2024 pour un cinquième mandat, avec 90% des suffrages, après un scrutin sans véritable opposition selon les observateurs internationaux.

Donald Trump a tenu des propos dans la même veine cette semaine, pendant une entrevue à New York avec le président de l'Ouzbékistan, Chavkat Mirzioïev.

"Vous êtes là depuis longtemps, n'est-ce pas? 15 ou 16 ans. C'est long et la seule manière de rester au pouvoir dans un pays si longtemps est d'être très intelligent et d'avoir une grande confiance en soi", a commenté le président américain.

Chavkat Mirzioïev a été élu président en 2016. Il a été réélu en 2021, puis à nouveau en 2023 lors d'une présidentielle anticipée organisée après une réforme constitutionnelle lui permettant de rester plus longtemps au pouvoir. Il avait auparavant été Premier ministre de 2003 à 2016.

Lors des dernières législatives en Ouzbékistan, les observateurs internationaux ont regretté "l'environnement politique toujours limité n'offrant pas aux électeurs de véritable choix".

I.H avec AFP