"C'est une honte!": en marge du sommet Trump-Poutine, la ville d'Anchorage manifeste contre la venue du président russe

Pendant 24 heures, la ville d'Anchorage en Alaska sera le centre du monde diplomatique. Les dirigeants des États-Unis et de la Russie s'y réunissent ce vendredi 15 août, pour la première fois en six ans, pour négocier d'une éventuelle fin du conflit en Ukraine.
Vladimir Poutine et Donald Trump discuteront au sein de la base militaire d'Elmendorf à la sortie de la ville. Un site immense, qui fait trois fois la taille de Paris, mais qui est surtout ultra-sécurisé, ce qui permettra aux deux présidents de rester dans la base militaire.
Alors, à dix kilomètres de là, rien ne laisse présager l'arrivée du président des États-Unis et de son homologue russe pour des discussions à l'enjeu historique. Aucun dispositif de sécurité n'est déployé dans les rues du centre-ville. En revanche, en coulisses, des signes ne trompent pas et laissent entendre une certaine effervescence.
Un agent immobilier a par exemple loué en express une maison au Secret service, chargé de la protection de Donald Trump. "Ils ont découvert dans un tweet qu'il devait aller en Alaska", confie Beau Disbrow. "Ils étaient en panique pour essayer de loger tous leurs agents. Le lendemain ce sont les Russes qui m'ont appelé: ils voulaient louer la même maison."
"Il faudrait l'arrêter!"
Et bien qu'Anchorage semble calme, à quelques heures du sommet, les voix dissonantes se font entendre. Des centaines d'Alaskiens se sont réunis pour dénoncer la venue du Vladimir Poutine sur le territoire. Drapeaux américains et ukrainiens sont brandis aux côtés de pancartes à l'encontre du patron du Kremlin, le décrivant de "criminel de guerre" ou laissant entendre qu'il fait de Donald Trump sa marionnette.
"Que notre président l'invite, c'est une honte", scande un manifestant. "Ça n'est pas ce que représente notre pays. Notre pays doit défendre la paix."
"Il faudrait l'arrêter!", ajoute une autre militante. "Mais là, il est accueilli, et sur une base militaire en plus! C'est choquant!"
Vladimir Poutine est en effet sur le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale depuis mars 2023, ce qui devrait l'interdire de fouler n'importe quel sol non-russe. Néanmoins, les États-Unis, tout comme les Russes, ne reconnaissent pas cette juridiction.
Très vocal quant à son opposition à la Cour pénale internationale lors de son premier mandat, Donald Trump a accusé la juridiction le 6 février dernier d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël" dans un décret controversé lors de sa seconde présidence.
Dans ce contexte, le risque d'arrestation lors de la venue du président russe à Anchorage semble nul. Malgré cela, les manifestants n'ont pas prévu de baisser les bras et comptent bien faire entendre leurs voix. D'autres mobilisations sont prévues ce vendredi en marge du sommet.