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États-Unis

Bradley Manning, la taupe de Wikileaks, encourt 136 années de prison

Vingt chefs d'accusations sont retenus contre Bradley Manning, la taupe de Wikileaks.

Vingt chefs d'accusations sont retenus contre Bradley Manning, la taupe de Wikileaks. - -

Le procès de Bradley Manning entre dans sa dernière phase. Le chef de "collusion avec l'ennemi" écarté, 20 charges d'accusation sur 22 restent recevables selon la justice américaine.

La justice militaire américaine a reconnu coupable mardi Bradley Manning, la taupe de WikiLeaks, de violation de la loi sur l'espionnage, pour laquelle il encourt une longue peine de prison, mais l'a acquitté de l'accusation de collusion avec l'ennemi.

Selon le verdict lu par la juge militaire Denise Lind, Manning risque plus de 100 ans de prison après avoir été reconnu coupable de 20 des 22 charges dont il était accusé, en particulier sept condamnations pour violations de la loi sur l'espionnage de 1917.

20 sur 22 chefs d'accusation sont retenus par la juge

Le jeune soldat risquait la réclusion criminelle à perpétuité s'il avait été reconnu coupable d'avoir aidé en secret l'ennemi (la collusion), en l'occurrence Al-Qaïda, en transmettant 700.000 documents confidentiels au site qui les a publiés.

La juge a ensuite passé en revue chacun des 21 autres chefs d'accusation. Elle n'a décrété l'accusé innocent que de l'un d'entre eux, pour la "possession non autorisée et la transmission volontaire" de la vidéo sur la bavure d'une attaque aérienne dans un village afghan faisant des dizaines de victimes civiles.

Pour ces 20 charges, Manning encourt jusqu'à 136 ans de prison. Il avait plaidé coupable de dix de ces charges.

Le procès reprendra mercredi à 9h30 locales (13h30 GMT) pour sa phase finale destinée à fixer la peine qui lui sera finalement infligée. Cette phase pourrait encore durer plusieurs jours.

Espion pour certains, mais "héros" pour d'autres

Parmi les premiers à réagir, WikiLeaks a estimé sur Twitter que le verdict illustre un "dangereux extrémisme, en matière de sécurité nationale, de l'administration Obama" et parle de "nouveau précédent très grave en matière de divulgation d'informations à la presse".

Julian Assange a qualifié la condamnation pour espionnage du soldat d'"absurde" jugeant que Bradley Manning était "la source journalistique la plus importante que le monde ait jamais eu" et salué son "héroïsme incontestable". "Les révélations présumées de Bradley Manning ont mis en lumière des crimes de guerre, ont déclenché des révolutions et ont suscité des réformes démocratiques", a-t-il encore affirmé.

"Soulagée que Bradley Manning soit acquitté de la charge la plus dangereuse", l'Union américaine pour la défense des libertés (ACLU) juge quant à elle que les "fuites à la presse dans l'intérêt du public ne doivent pas être poursuivies en vertu de la loi sur l'espionnage".

David Namias avec AFP et Igor Sahiri (vidéo)