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Attentat d'Abbey Gate à Kaboul: Donald Trump annonce l'arrestation et l'extradition du responsable

Le président américain Donald Trump s'adresse à une session conjointe du Congrès au Capitole des États-Unis, le 04 mars 2025, à Washington D.C..

Le président américain Donald Trump s'adresse à une session conjointe du Congrès au Capitole des États-Unis, le 04 mars 2025, à Washington D.C.. - WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Devant le Congrès, ce mardi 4 mars, le président américain a annoncé l'arrestation et l'extradition vers les États-Unis d'un responsable de l'État islamique soupçonné d'être à l'origine de l'attentat de l'aéroport de Kaboul fin août 2021. L'homme, "cerveau" de l'organisation, y sera prochainement jugé.

Il attendait avec impatience de pouvoir faire cette annonce. Donald Trump a révélé, à l'occasion de sa prise de parole devant le Congrès américain ce mardi 4 mars, l'arrestation d'un l'homme suspecté d'avoir planifié l'attentat d'Abbey Gate à Kaboul (Afghanistan) en août 2021. Une arrestation suivie d'une extradition vers les États-Unis, rapportent le média américain Axios et l'Agence France Presse.

L'opération, rendue possible grâce à la coopération entre le Pakistan et les services de renseignements de la CIA, a permis de mettre la main sur Mohammad Sharifullah, une des têtes pensantes de l'État islamique (EI) dans cette région d'Asie du Sud.

Joe Biden une nouvelle fois pointé du doigt

Le 26 août 2021, lors du retrait des troupes militaires américaines de Kaboul, l'attentat suicide de l'aéroport avait coûté la vie à 170 Afghans et 13 soldats.

Pour Donald Trump, l'annonce de l'arrestation de Mohammad Sharifullah, dit "Jafar", est une fois de plus l'occasion de tacler son prédécesseur.

"Il y a trois ans et demi, des terroristes de l'État islamique ont tué 13 militaires et plein d'autres personnes lors de l'attentat d'Abbey Gate, pendant ce retrait catastrophique et incapable", a rappelé l'actuel président américain.

Alors que les talibans avançaient sur Kaboul et mettaient en déroute la République islamique soutenue par la communauté internationale, des foules d'Afghans s'étaient précipités à l'aéroport. Les images d'hommes et de femmes désespérés tombant du ciel après s'être accrochés à la carlingue d'avions décollant à la hâte avaient alors fait le tour du monde.

"Ce soir, j'ai l'honneur d'annoncer que nous venons d'arrêter le terroriste responsable de cette atrocité. Il est en ce moment même en chemin vers ici pour faire face rapidement au glaive de la justice américaine", a ajouté Donald Trump.

Selon Axios, ce responsable de l'EI au Khorassan (EI-K), qualifié de "cerveau" de l'attentat par un responsable américain, est attendu ce mercredi 5 mars sur le sol américain afin d'y être poursuivi par la justice.

Une "relance du partenariat sécuritaire"

Pour Michael Kugelman, spécialiste de l'Asie du Sud au Wilson Center, Islamabad "tente de proposer aux États-Unis, inquiets de la menace terroriste en Afghanistan, une relance de leur partenariat sécuritaire". "L'aide du Pakistan dans cette arrestation doit être lue à la lumière de ces considérations", a-t-il encore écrit sur le réseau social X.

En avril 2023 déjà, la Maison Blanche avait communiqué sur la mort d'un autre responsable de l'EI impliqué dans la préparation de ce même attentat.

"Nous remercions le président Donald Trump de reconnaître à sa juste valeur le rôle du Pakistan et son soutien dans les efforts antiterroristes en Afghanistan", a répondu sur X le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif.

Islamabad accuse le gouvernement taliban de ne pas éliminer les militants se réfugiant sur son sol pour préparer des attaques, des accusations démenties à Kaboul qui accuse en retour le Pakistan d'héberger des cellules "terroristes" sur son sol, pointant notamment du doigt l'EI-K.

Le gouvernement taliban a de nouveau rejeté, ce mercredi 5 mars, les accusations d'Islamabad et déclaré dans un communiqué que l'arrestation du dirigeant de l'EI-K "prouvait" que les caches des jihadistes se trouvent en territoire pakistanais.

Camille Dubuffet avec AFP