Charlottesville: les Unes de la presse américaine condamnent l'attitude de Trump

Captures d'écran des Unes de la presse américaine - Metro, NY Post, Daily News, Chicago Sun Times, TIME
Donald Trump s’embourbe dans la contestation. Après avoir tardé à condamner la violence des manifestants néo-nazis, suprémacistes blancs et du Ku Klux Klan défilant à Charlottesville le samedi dernier, le président américain avait réagi d’un laconique:
"Le racisme, c’est le mal."
Mardi, il a rétropédalé en déclarant qu'il y avait eu "des torts des deux côtés", faisant allusion à la présence de militants anti-racistes venus protester contre la manifestation. Un revirement vivement critiqué par la presse américaine, qui lui a valu quelques unes acides cette semaine.
Le quotidien gratuit Metro titre ainsi "Alt-reality", sur une photographie d’un Trump accusateur. Le terme fait référence à "l’alt-right", la "droite alternative", une dénomination parfois utilisée pour décrire les mouvances de l’extrême droite américaine. Mais le titre fait aussi allusion à l’expression "alt-left" employée par Donald Trump, s’interrogeant sur la "culpabilité" des militants de gauche présents à Charlottesville, ce qui lui a valu au passage les remerciements de l’ancien leader du Ku Klux Klan.

Le New York Post opte lui pour l’ironie, reprenant les propos du président américain qui a déclaré qu’il y avait "des gens très bien" ("very fine people") des deux côtés de la manifestation, suprémacistes blancs compris. "Ils n’étaient pas TOUS nazis", ironise le quotidien, qui avait pourtant soutenu Donald Trump lors de la campagne présidentielle.
Plus direct, reprenant les propos du président sur les "gens très bien", le New York Daily News s’est contenté d’un "Sympathy for the devils" ("De la compassion pour des démons").
Le Chicago Sun Times préfère lui titrer directement "Fake president", en référence aux "fake news" si fréquemment dénoncées par l'ancien homme d'affaires.
Si le prestigieux hebdomadaire New Yorker n’a pas consacré de Une aux multiples déclarations de Donald Trump sur Charlottesville, ses dessinateurs ont eux publié plusieurs croquis mordants.
Représentant un homme tiraillé entre un ange sur une épaule et un diablotin portant un drapeau nazi sur l'autre, Emily Flake a affublé son dessin d'une simple légende: "Il faut écouter les deux côtés !"
Mardi, le dessinateur Peter Kuper représentait Donald Trump essayant plusieurs coupes de cheveux, de la cagoule du Ku Klux Klan à la coupe nazie, avant de retrouver une coupe "qui a fait ses preuves": celle du "suprémaciste blanc".
L'hebdomadaire d'actualité TIME Magazine a également consacré sa dernière Une à "la haine en Amérique", représentant un homme faisant le salut nazi, habillé du drapeau américain.